Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

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DES

MISSIONS.

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Comme l'air humide et grossier cause dans cette saison une infinité de maladies, c'est le temps où un missionnaire est le plus occupé au dehors ; il est obligé de passer des rivières à la n a g e , de se traîner dans les b o u e s , de grimper des montagnes , de tra- . verser des forêts, de s'exposer à mille incommodités, dont la moindre est d'avoir toute la journée la pluie sur le corps. Ce fut dans une semblable saison que nous perdîmes le père Vanhove : ce missionnaire, que son zèle entraînoit au delà de ses forces, étant appelé pour un malade, s'obstina à vouloir passer une r i vière que l'orage avoit grossie; la violence des eaux l'emporta, et ce ne fut que le lendemain qu'on trouva son corps fort loin de l'endroit où il étoit tombé : c'est ainsi que , victime de sa charité, il couronna une vie sainte, par une mort que nous avons regardée comme une espèce de martyre. Il est difficile qu'un air toujours embrasé, ou épaissi par des vapeurs malignes, ne cause de fréquentes maladies ; mais c'est principalement aux nouveaux venus qu'il est contraire. On n'en voit guères qui à leur arrivée , ne payent le tribut : il y en a qui s'en défendent, les uns trois mois, les autres six, quelques-uns un an et même deux a n s ; mais il y en a peu qui s'en exemptent : l'attaque est vive et brusque les huit premiers jours que la maladie se déclare; si elle traîne en longueur, c'est un signe certain dé guérison : le défaut de soin et de ménagement est plus a craindre que la malignité du mal ; si la maladie du pays s'y mêle , le malade tombe dans


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