Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

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rieure dont il jouissoit au milieu des plus accablantes occupations. Ce ne pouvoit être que le fruit d'une union avec Dieu, qu'il avoit toujours présent, et qu'il n'a jamais paru perdre de vue tant qu'il a vécu. On peut assurer qu'il pratiquoit à la lettre le précepte évangélique de prier sans cesse : toujours levé à l'heure marquée par la règle , il se rendoit, après son oraison , dans la chapelle domestique, où , après avoir éveillé les Nègres de la maison , il leur faisoit la prière ; après quoi, rendu à l'église paroissiale , il y restoit à genoux jusqu'à ce que quelqu'un se présentât à son confessional ; il passoit, en cette posture , quelquefois deux ou trois heures dans un recueillement et une dévotion qui étoient d'un grand exemple : on disoit qu'il falloit qu'il eût le corps de fer pour tenir si l o n g - t e m p s , dans un pays si chaud, une posture si gênante. Quelques raisons d'obéissance lui ayant fait quitt e r la cure du C a p , il se borna alors au soin des Nègres et à celui des marins. Ce n'est que depuis peu qu'on a porté un règlement pour les marins malades, qui épargne bien de la peine à celui qui est chargé d e ce soin : ce règlement e s t , que les commandans des bâtimens doivent, si tôt qu'ils ont des malades à bord , les faire transporter dans un magasin, au Cap, pour leur faire administrer les derniers Sacremens, s'il en est besoin, et les faire porter de là à l'hôpital. Avant ce règlement, il falloit que le missionnaire allât près d'une lieue en rade , et se rendît en caoot au bord de chaque bâtiment où il y avoit des ma-


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