Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

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règle au continent de l'Amérique; et ce bon prélat; plus attentif à ses intérêts qu'à ceux de son troupeau , avoit eu part à la distribution des Indiens. Il passa en Europe plutôt pour traverser Las-Casas, que pour demander l'éclaircissement de quelques prétendues difficultés, qui ne les touchoient que médiocrement. Le prélat alla aussitôt à lacour, où Las-Casas étoit fort assidu : son premier soin fut de se déclarer contre l'opinion des missionnaires, et de détruire , dans ses visites et dans ses entretiens , les raisons sur lesquelles ils appuyoient la nécessité de révoquer les partages des Indiens. Ce sentiment si favorable à la cour, et aux officiers qui y étoient intéressés, ne pouvoit manquer d'être agréé, et de former un gros parti. Las-Casas avoit pour lui tous les gens de bien, et si son parti n'étoit pas le plus fort, il paroissoit au moins le plus équitable ; ainsi les disputes qui avoient déjà été si vives, commencèrent à se rallumer. Ces contestations qui partageoient la cour, piquèrent la curiosité du roi ; il résolut de convoquer une assemblée où les parties intéressées feroient valoir leurs raisons. Il fut donc ordonné à l'évêque de Darien, et au père de Las-Casas, de se trouver au conseil , au jour qui fut donné à Diegue-Colomb, fils du grand Christophe, qui, ayant succédé à son père dans la charge d'amiral des Indes, n'avoit pas hérité de son pouvoir ni de sa considération ; il étoit revenu depuis quelques années en Espagne, mécontent des atteintes que les officiers royaux donnoient continuellement à son autorité.


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