Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 2

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suite des temps, et c'est la capitale qui a donné insensiblement son nom à toute l'île. Ce fut par sa pointe la plus occidentale qu'il la reconnut : il rangea d'abord toute la côte qui fait la partie du nord , et remontant avec peine, de l'ouest à l'est, il jeta l'ancre dans un port de la province de Marien, entre Mancenille et Montecbrist , qu'il appela Port-Royal. Ce canton étoit sous la domination d'un des principaux caciques de l'île nommée Guacanariq ; son état s'étendoit le long de la côte du nord, et comprenoit tout le pays , depuis ce qu'on nomme aujourd'hui la Vega Real jusqu'au cap Français, qui retient encore maintenant \è nom de ce prince , car les Espagnols l'appellent el Guarico, par corruption Guanarico. Il n'y avoit rien de barbare dans les manières du cacique de Guacanariq : ses sujets s'apprivoisèrent bientôt avec ces étrangers , dont la vue les avoit d'abord surpris ; ils les reçurent avec toute la cordialité possible, et ils se disputoient les uns aux autres , à qui feroit plus de caresses à ces nouveaux hôtes. Ceux-ci firent bientôt connoître que l'or étoit le principal objet de leurs recherches. Les Indiens se firent aussitôt un plaisir de se dépouiller de leurs riches colliers et de leurs autres ornemens, pour en faire présent à ces nouveaux venus : une sonnette, ou quelque autre babiole de verre qu'on leur donnoit en échange, leur sembloit préférable à toutes les richesses qu'ils tiroient de leurs mines. Prévenus de la plus haute estime pour ces étrangers, qu'ils regar-


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