Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 1

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INTRODUCTION.

gious lointaines, apporter leurs métaux précieux aux pieds de leur trône, et cette confiance mutuelle auroit fait circuler l'abondance e t , toutes les richesses, du commerce dans leurs Etats. N ' e û t - i l pas été plus doux, plus avantageux de rendre ainsi, ces souverains et ces peuples, tributaires, plutôt que de les égorger pour établir la plus cruelle des dominations, et que de prétendre régner sur des terres arrosées de sang, sur des palais réduits en cendres? Et tel fut en effet le système d'humanité et de saine politique que Colomb adopta. Revêtu des pouvoirs les plus é t e n d u s , il suivoit les mouvemens de son cœur, en employant les moyens les plus propres à faire chérir les loix de son gouvernement. Semblable à un père de famille qui fait son bonheur de celui de ses enfans; ce sage législateur commença par assigner des emplois aux Américains ; il se portoitsuccessivenient dans les divers districts pour les encouragerau travail; la douceur fut toujours le moyen dont il se servit pour se faire o b é i r , et si quelquefois il s'en écarta, ce fut par un principe d'ordre , de prudence et de justice, plutôt que de sévérité. Colomb savoit qu'on ne peut réussir à civiliser un peuple qu'en le soumettant au joug d'une religion émanée du ciel; qu'il ne peut exister d'organisation sociale sans ordre m o r a l , ni ordre moral sans lui donner une base r e ligieuse. Les momens du repos étoient employés à éclairer les esprits, et à y jeter les semences du christianisme; Colomb mettait sa principale gloire à se servir de l'amour qu'on lui portait, pour gagner des adorateurs, au Dieu dont il s'étoit toujours montré


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