Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 1

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INTRODUCTION.

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capacité, sans application ; on leur reprochoit de multiplier sans mesure, le nombre des subalternes et des correspondans, pour se. ménager, des protecteurs et des partisans en Europe et dans les c o u r s ; on leur reprochoit de fournir e u x - m ê m e s , et de v e n dre chèrement, ce qu'on auroit obtenu à un prix plus modique. Soit que les gouvernemens ignorassent ces excès, soit qu'ils n'eussent pas le courage de les réprimer, ils furent par leur aveuglement, ou par leur foiblesse, complices en quelque sorte , de cette corruption morale, et ces aventuriers surtout , q u i , par leur naissance et leur place, élevés au-dessus de la classe mercantile, sacrifioient sans honte, leur honneur et leur conscience aux manéges d'une cupidité effrénée ( I ) . • Si les nouveaux hôtes de l'Amérique eussent mieux connu leurs intérêts, ils se seroient contentés d e former avec les Indiens des liaisons conformes aux loix de l'humanité, en établissant entre eux une d é pendance et un avantage réciproques : la civilisation de ces peuples étoit leur premier devoir, elle eût élé l'objet de leurs soins les plus empressés ; alors, les échanges des manufactures et des productions del'Eiirope, contre l'or et l'argent brut des Indes, a u roient été utiles aux deux hémisphères, et les heureux fruits de cette alliance auroient été la sourceet la base de leur prospérité ; les monarques auroient vu les peuples, et les souverains mêmes de ces r é -

(I) Voyez

Raynal,

t.

II,

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