xxxiv
INTRODUCTION.
à ses Ordres. Bientôt le premier ne pouvant plus te nir la m e r , fut ramené à Santo-Domingo ; l'autre battu par de violentes tempêtes, gagna avec beaucoup de difficulté, le port dE San-Lucar. Les malheurs de Colomb sont à leur comble , la reine Isabelle venoit de mourir , et avec elle il perd sa dernière ressource. Cependant il se présente à la cour , et y sollicite la punition de ses oppresseurs , et la restitution des droits e t des priviléges qui lui avoient été assurés par le traité de 1492. Ferdinand l'amusa de belles paroles , à travers lesquelles on apercevoit trop clair e m e n t , son intention de ne jamais prononcer sur la requête qui lui avoit été présentée. Épuisé par les fatigues et les chagrins , accablé d'infirmités qui étoient le fruit de ses travaux , C o lomb , le cœur navré de l'ingratitude de son roi , succomba sous le poids de tant de maux réunis , et finit sa vie à Valladolid, le 20 mai 1 5 o 6 , dans la cinquante-neuvième année de son â g e , décoré des vains titres de vice-roi et de grand-amiral : il meurt oublié de ces maîtres, et victime de leur ingratitude ; mais il meurt en chrétien , avec la fermeté qui avoit, dans tous les t e m p s , distingué son caractère ; il descend au tombeau avec les sentimens d'une foi courageuse et d'une piété t e n d r e , qu'il avoit montrés dans toutes les circonstances de sa vie. Colomb étoit d'une taille haute et bien proportionnée son regard et toute sa personne, vive
( I ) Voyez Spectateur américain, p. 8 9 .