Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 1

Page 223

132

M I S S I O N

la prière. « La dernière parole, ajouta-t-il, que nous » ont dit nos p è r e s , étant sur le point de rendre le » dernier soupir, c'est d'être toujours attachés à la » prière, et qu'il n'y a point d'autre moyen d'être » heureux en cette vie, et bien plus encore dans » l'autre, après la mort ». M. P e r r i e r , qui a de grands sentimens de religion , écoutoit avec un sensible plaisir ces harangues sauvages ; il s'abandonna aux mouvemens de son c œ u r , sans avoir besoin de recourir aux détours et aux déguisemens qui sont souvent nécessaires quand on traite avec le commun des Sauvages : à chaque harangue, il fil une réponse telle que ces bons chrétiens pouvoient la souhaiter ; il les remercia de leurs offres de service pour la guerre , étant assez fort contre les ennemis qui occupent le bas du fleuve j mais il les avertit de se tenir sur leurs gardes , et de prendre notre défense contre ceux qui habitent le haut du même fleuve. On se défie toujours des Sauvages appelés Renards, quoiqu'ils n'osent plus rien entreprendre, depuis que le père Guignas a détaché de leur parti les nations des Kikapoux et des Maskoutins. Vous savez, mon révérend père, qu'étant en Canada, il eut le courage de pénétrer jusque chez les Sioux , Sauvages errans vers la source du Mississipi , à environ huit cents lieues de la nouvelle Orléans, et à six cents lieues de Québec. Obligé d'abandonner cette mission naissante , par le mauvais succès qu'avoit eu l'entreprise contre les Renards, il descendit le fleuve pour se rendre aux Illinois ; le 15 octobre de l'année


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.