Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 1

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ralement leurs travaux. Le gouverneur les reçut avec de grandes démonstrations d'amitié , et leur fit toutes sortes de caresses. « Je veux moi-même réta» blir votre église, leur dit-il, et j'en userai mieux » avec v o u s , que n'a fait le gouverneur français , que » vous appelez votre père : ce seroit à lui à la re» bâtir , puisque c'est l u i , en quelque sorte , qui l'a » ruinée , en vous portant à m e frapper ; car pour te m o i , je me défends comme je puis ; au lieu que » lui , après s'être servi de vous pour sa défense , il » vous abandonne. J'agirai bien mieux avec vous : M non-seulement je vous accorde des ouvriers, je veux » encore les payer moi-même, et faire tous les frais de » l'édifice que vous voulez construire ; mais comme » il n'est pas raisonnable que m o i , qui suis Anglais , » je fasse bâtir une église , sans y mettre aussi un » ministre anglais pour la g a r d e r , et pour y ensei» gner la prière , je vous en donnerai un dont vous » serez contens ; et vous, renvoyez à Québec, le m i )) nistre français qui est dans votre village ». « Ta parole m'étonne , répondit le député des » Sauvages , et je l'admire dans la proposition que » tu me fais. Quand tu es venu i c i , tu m'a vu long» temps avec les gouverneurs français; ni ceux qui » t'ont précédé, ni tes ministres ne m'ont jamais parlé » de prière, ni du grand Génie : ils ont vu mes pelle» teries, mes peaux de castor et d'orignac, et c'est » à quoi uniquement ils ont pensé ; c'est ce qu'ils » ont recherché avec empressement ; je ne pouvois » leur en fournir. assez, et quand j'en apportois » beaucoup, j'étois leur grand ami , et voilà tout.


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