Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 1

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on les abandonne dans le lieu où ils ont rendu le d e r nier soupir ; le cadavre est dévoré parles bêtes féroces et les oiseaux de proie. A la mort d'un proche parent, ces Sauvages se dépouillent de leurs vêtemens, et restent n u s , jusqu'à ce qu'on vienne les consoler; le deuil des plus proches parens dure pendant toute une année ; il consiste à avoir les cheveux coupés, et à pousser des cris lamentables : hors le temps des repas et du sommeil, soit qu'ils marchent ou qu'ils restent en repos, ceux qui sont eu deuil poussent, par i n t e r valle , un long hurlement, que répètent souvent toutes les personnes qui sont présentes. Ce n'est l à , au reste, qu'affaire d'étiquette, car il n'est point d'hommes plus égoïstes, ils ne sont conduits que par l'intérêt personnel, et par leurs passions. Chez e u x , la vieillesse est le plus grand des maux : lorsqu'un vieillard ne peut plus travailler, il est négligé , méprisé par ses enfans mêmes ; on lui donne ce qu'il y a de plus mauvais ; la moitié de leurs vieillards périt faute de soins. Ces Sauvages emploient la force du corps, à ravir à leurs voisins, leurs femmes et leurs effets; cependant , le meurtre qui est si fréquent parmi d'autres tribus , est très-rare chez les Indiens du nord ; tout meurtrier est forcé de s'expatrier, et d'errer ça et là ; jamais il ne sort d'un lieu où il est connu, qu'il n'eutende chacun crier : voilà l'infâme , le meurtrier qui paroît. A tout p r e n d r e , cette peuplade est encore la plus douce de toutes celles qui habitent les bords de la baie d'Hudson.


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