Choix des lettres édifiantes écrites des missions étrangères. Tome 7, volume 1. Partie 1

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reste , on appelle embarras un amas d'arbres flottans que le fleuve a déracinés , que son courant entraîne continuellement, et qui se trouvant arrêtés par un arbre qui a la racine en terre , ou par une langue de t e r r e , s'accumulent les uns sur les a u t r e s , et forment des piles énormes : la hauteur des arbres et l'épaisseur des bois qui sont dans toute la route des deux bords du fleuve, ne laissent pas respirer le moindre souffle de v e n t , quoique le fleuve ait une demi-Jieue de traverse ; l'air ne se fait sentir qu'au milieu du fleuve, lorsqu'il faut le traverser pour prendre le plus court. Nous pompions sans cesse, l'eau du Mississipi , avec des cannes, pour nous désaltérer ; quoique fort boueuse , elle ne fait aucun mal : un autre rafraîchissement que nous avions , c'étoient les raisins qni pendent des arbres , presque partout , et que nous arrachions en passant, ou que nous allions cueillir losque nous mettions pied à terre. Il y a dans ce pays du moins aux Akansas , deux sortes de raisins, dont, fun mûrit en é t é , et l'autre en automne ; c'est la même espèce , les grains en sont fort petits, et; rendent un jus fort épais. Il y en a encore d'une autre espèce , la grappe n'est que de trois grains qui- sont gros comme des prunes de damas. : nos sauvages l'appellent asi, contai, raisin , prune.

Mais le plus grand supplice, sans lequel tout le reste ne seroit qu'un j e u , et qui passe toute croyance, c'est la cruelle persécution des maringouins ; la plaie d'Egypte, je crois, n'étoit pas plus cruelle : Dimittam in te et in servos

tuos,

et in populum

tuum

et in

domos


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