LES C H E R C H E U R S DE Q U I N Q U I N A S
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chasseurs; au lieu de reculer, toujours il résiste avec entêtement, et le combat finit invariablement par sa mort. Avant qu'on ait achevé de dépecer cette proie, on a soin de lui couper les quatre glandes à musc qu'il porte par paires sous la mâchoire et sous la naissance de la queue ; autrement la viande serait infectée de cette odeur pénétrante. Après un intermède de ce genre, on reprend l'aviron avec une nou-
Au moment où l'on serrait de près la rive, une bande d'Indiens Araras surgit des broussailles.
velle énergie jusqu'à ce que, à la tombée de la nuit, on puisse s'arrêter sur quelque banc de sable pour y établir le campement et préparer le souper. Les embarcations sont amenées dans quelque anse du rivage, à l'abri du choc des troncs flottants; puis les feux s'allument aussitôt, alimentés par des broussailles pétillantes. Un matin, comme on approchait d'une rivière que Duret entendit nommer Arauapiava, et dont les eaux se déversaient sur la droite, Garupé fit à ses hommes des recommandations précises pour tenir leur attention en éveil ; en même temps il fit raser la rive gauche d'aussi près que possible, tandis que les pagayeurs accéléraient la marche.