Proceedings of the 52nd annual meeting of the Caribbean Food Crops Society, july 10 - july 16, 2016

Page 36

IMPACT ENVIRONNEMENTAL, SOCIO-ECONOMIQUE ET CULTUREL Avec la fin programmée du pétrole dans une quarantaine d’années et de la pétrochimie, nous devons d’ores et déjà penser à des contenants durables, comme alternatives aux sacs et aux couverts en plastique. Cela a conduit notre entreprise au niveau socio-économique et culturel, à tisser des passerelles avec le monde associatif notamment avec l’association « On Pannyé On Kwi ». Il s’agit d’une entreprise d’insertion dont l’activité consiste en la fabrication d’objets éco-conçus dans le cadre de la mise en place d’un atelier de vannerie pour la protection de l’environnement et la dépollution de nos territoires. Celle-ci se fait par la gestion des déchets à la source par l’usage des paniers et des kwis (calebasses coupées en deux). Pour ce faire l’association travaille à partir de matières premières 100% naturelles issues de notre biodiversité, comme des lianes et des bambous pour la fabrication des paniers. Puis elle récupère les calebasses de nos plantations et les débarrasse de leur pulpe et noix et fabrique des objets éco-conçus. Notre entreprise récupère ensuite les noix pour en faire de l’huile de calebasse. Grace à cette complémentarité de nos activités dans des disciplines totalement différentes nous créons des emplois tout en pérennisant la tradition et un savoir-faire ancestral toujours dans un souci de protection de notre environnement.

L’AVENIR VU PAR NOTRE JEUNESSE Phytobôkaz accompagne et encourage de jeunes chercheurs dont les travaux, mettant en avant la flore guadeloupéenne pour la plupart, donne un souffle d’espoir quant à l’avenir de la biodiversité. Ils ont tenu à partager leur vision de l’avenir et leur ambition pour valoriser notre biodiversité. 3. L’innovation technologique industrielle en milieu caribéen insulaire: une nécessité d›adaptation, de souplesse, de rusticité. Selon les données de l’INSEE (2013), en Guadeloupe et en Martinique, l’industrie agroalimentaire (IAA) de la Guadeloupe et de la Martinique a un poids relativement faible dans l’économie locale : 2 % de la richesse produite contre 8 % pour la totalité de l’industrie. Cependant, les établissements de l’IAA représentent des acteurs non négligeables au niveau de l’emploi : 5 700 salariés répartis équitablement sur les deux îles. Les IAA représentent 33 % en Guadeloupe et 31 % en Martinique du total des emplois industriels. C’est également un secteur dynamique, puisqu’entre 2006 et 2010, le nombre d’établissements relatifs aux IAA augmente de 25 % aux Antilles ( notamment en Guadeloupe + 35%), alors qu’il est en baisse au niveau de la France hexagonale. L’industrie agro-alimentaire est dominée par l’industrie de la canne à sucre qui exporte 45% de sa production vers la France, qui absorbe notamment les trois quarts des exportations de rhum. La vitalité de l’industrie agroalimentaire en Guadeloupe et en Martinique est donc fortement liée à la demande locale mais aussi à la demande mondiale via les échanges avec l’hexagone et l’Europe. A part cette filière canne, le secteur de l’agro-transformation industriel est bien souvent déconnecté de l’agriculture, car de nombreuses structures importent les matières premières agricoles pour les transformer, les formuler ou les emballer sur place. C’est le cas pour bon nombre d’industries de jus de confitures, de café, etc... Pour les entreprises qui développent la transformation des produits locaux, deux cas de figure peuvent être distingués : • l’utilisation de produits agricoles cultivés en quantité suffisante • ou alors la valorisation de produits issus de la biodiversité, pour lesquels il est nécessaire de construire toute une filière depuis les itinéraires techniques pour la mise en culture, jusqu’à la mise au point de technologies de transformation adaptées à cette matière non conventionnelle. La pérennité de ces entreprises est donc dépendante de la disponibilité et du prix de la matière première, de l’adaptation de technologies correctement dimensionnées par rapport au contexte du marché local et aussi de l’environnement technologique. On le voit donc, sur ce secteur fortement concurrentiel, l’innovation technologique est extrêmement importante. Cette innovation se heurte cependant à des difficultés, notamment en l’absence d’outils techniques dédiés, comme c’est le cas en Guadeloupe. Dans un passé récent, des travaux de recherche et développement ont été menés en collaboration avec des structures délocalisées qui disposaient des outils pilotes, mais les projets n’ont pas abouti à la création d’activités industrielles. Deux exemples seront évoqués : la mise au point du pur-jus de banane et la valorisation de l’ambrette. Le pur-jus de banane a été développé à l’Unité Expérimentale de Pech-Rouge de l’INRA à Gruissan (Aude) qui disposait de l’ensemble des outils nécessaires pour mener à bien cette expérimentation. Ce pur-jus de banane est un produit nouveau sans sucre ni eau ajoutés. Il s’agit d’une réussite technique, mais avec un environnement technologique très lourd, qui est difficilement transposable dans le contexte industriel de la Guadeloupe.

10


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.