Musique coloniale et société à Saint-Domingue dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Vol.1

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1777 -18 janvier (11/1) Duo de Granier pour violon, violoncelle avec Julien (il s'agit probablement de l'esclave mentionné plus haut) -18 mars (8/3) Concerto de Piffet et Romance de Gaviniès -23 septembre (20/9) Représentation à son bénéfice:

La fausse magie (Grétry), Les femmes et le secret (Piffet), entre les deux Piffet joue un concerto sur la sérénade de Mme Du Barry, arrangé par Jamovick, et le concerto sur la Fauvette (Piffet) -11 novembre (8/11) Le siège de Barcelone ou coups de l'amour et de la fortune de Quinault, Piffet joue un Sommeil de sa composition qui s'ajoute aux autres pièces rapportées exécutées pendant la même pièce. 1778 -10 janvier (3/1) Concerto de violon entre deux pièces. -7 juillet (30/6) Concerto pour violon, Sérénade de Mme Du Barry. Après cette date, nous perdons complètement la trace de Piffet dans la presse, les archives maçonniques qui le mentionnent en 1777 dans une des plus prestigieuses loges du Cap sont muettes sur son activité de "frère à talent". Sa dernière apparition dans un document colonial est son acte de décès déjà cité par La Laurencie d'après un double conservé aux Archives Nationales. L'acte de décès se trouve dans les registres paroissiaux de Port-au-Prince en date du 19 aoO.t 177954 ; il mentionne les qualités civiles (écuyer) et P.rofessi9nnelles (l'un des Vingt-Quatre (violons) de la chambre du Roi) ainsi que son âge (45 ans), mais reste silencieux sur sa profession à Saint-Domingue qui, il est vrai, n'était pas inscrite systématiquement sur les actes de décès ou de mariage. Néanmoins cette absence de mention, jointe à la disparition de son nom des programmes du Cap, ajoutée au lieu de sa mort et aux différents changements constatés au cours de sa carrière dominguoise, donne l'impression que la fin de sa vie n'a peut-être pas été sereine. On constate en effet plusieurs faits significatifs. Piffet malgré ses qualités de concertiste (il était soliste du Concert Spirituel), n'a pas été maître de musique au Cap où il a passé la plus grande partie de son séjour dans la colonie. D'autre part il cesse d'être mentionné à peu près au moment où apparaît un autre violoniste talentueux, Petit, élève de Jarnovick et également Franc-Maçon. Y a-t-il eu rupture ou fin de contrat, problème de personne ? De la même façon, on est surpris de le voir mentionné dans la loge Saint-Jean de Jérusalem comme "frère à talent", c'est-à-dire dans une position relativement subalterne alors que Dufresne autre violoniste du Cap est, lui, Franc-Maçon complet si l'on peut dire (l'entrée de musiciens comme frères à talents est généralement le signe, comme on l'a déjà vu, d'une situation matérielle modeste, les frais afférents à la participation aux travaux étant alors réduits en échange de leur contribution musicale). 54 Voir en annexe son acte de décès.

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