Musique coloniale et société à Saint-Domingue dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Vol.1

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peut se servir de cet instrument dans une église sans être organiste."47

En 1785, Requerant vend un clavecin (ou le tient peut être seulement en dépôt car l'annonce mentionne deux adresses, la sienne et celle d'un certain Ladebat d' Arlac). Requerant est "maître de musique et organiste". Mais nous n'en savons pas plus.

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Deuxième catégorie de musiciens, les chantres sont plus nombreux. Ils tiennent une place importante, mais aucune maîtrise n'est mentionnée dans les sources et il y a tout lieu de penser que leurs fonctions se sont limitées à quelques cours généraux comme l'indiquent les annonces. Un des chantres de Port-au-Prince, François Batailler, est un mulâtre libre 48 ; en 1787 il fait une annonce pour retrouver son (un de ses?) esclave(s) parti marron. On notera qu'un de ces chantres est en même temps maître de musique, signe d'une compétence musicale reconnue4 9. Tableau 9 :Les chantres

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Les archives disponibles sur Saint-Domingue ne laissent donc entrevoir qu'une toute petite activité musicale religieuse. Il reste sans doute bien d'autres informations à collecter sur le sujetW. Il y a toutefois des raisons cohérentes à cette absence de documents lorsque l'on sait que la vie dominguoise a toujours été caractérisée par une grande tiédeur de la ferveur religieuse chez les colons. Cette absence de musique et de musiciens religieux est sans doute la conséquence de cette situation. 47 BnF: AA, Cap, 22/ 5/ 65. 48Moreau de Saint-Méry confirme qu' "il est des paroisses de Saint-Domingue où les chantres sont des gens de couleur." CAOM , Fond Col., F3 74, article "chantre". 49 Ce terme désigne ici un musicien enseignant la musique chez lui, se reporter au chapitre précédent pour une définition du terme à cette époque. 50 Le catalogue Sommervogel (Bibliotltèq11e de la compagnie de Jésus, Paris, Picard, 1 1 vol., 1909) consulté aux Archives Françaises de la Compagnie de Jésus à Vanves n'a rien donné. L'étude plus approfondie des Archives des missions permettra peut-être de lever un pan du voile. Une publication récente donne d'utiles renseignements sur les directions de recherches (Huret D.-0. Guide pour l'ltistoire des ordres et des congrégations religieuses Turnhaout, Brepols, 2001, 467 p.). Les archives des Dominicains se trouvent à Toulous e et Rome (Huret op. cil. p. 139), celles des Capucins à Rome et Paris, ainsi que dans les différentes provinces dont dépendent les missions (Hure! op. cil. p. 157). Les capucins de Saint-Domingue dépendent de la province de Normandie (Rennard J. Histoire religieuse des anlilles françaises des origines à 1914 Paris; SHCF Laros e, 1954, p. 152).

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