Bulletin de la Société de géographie deuxième série - tome V

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(295) Force m e fut de m e rejeter sur Cayenne, où j'arrivai en novembre 1835. Outre des notions anthropologiques concernant plusieurs variétés de la race indienne, résultat des observations que j'ai été à m ê m e de faire pendant m o n long séjour parmi elles, j'ai recueilli et dressé plusieurs vocabulaires d'idiomes différens, qui peuvent jeter quelque jour sur l'origine et la migration des diverses peuplades. Dans un ouvrage dont je m'occupe je pourrai rendre un compte détaillé et présenter un ensemble de faits que ne comporte pas la brièveté de l'analyse que j'offre en ce moment. Les nègres Busch, descendans de ces anciens Marons qui surent par leur persévérance et leur courage résister aux attaques des nombreux détachemens envoyés par le gouvernement de la colonie de Surinam,finirentpar l'emporter, et parvinrent, après une guerre sanglante, à traiter avec le gouvernement de cette colonie c o m m e de puissance à puissance. E n effet, ilsfirentreconnaître leur indépendance, et sous prétexte d'alliance, à la condition de restituer les esclaves tentés de se réfugier dans leur république, ils surent imposer à la colonie un tribut sous le titre moins offensant de présent. Ils donnent des otages ; ils en reçoivent. D e u x blancs sous le titre de posthouders ou c o m m a n d a n s des postes supérieurs du Marawine, ayant le grade de capitaines, sont envoyés chez eux. Ils doivent y séjourner dix ans. L e temps que doivent passer les otages nègres à Paramaribo n'est pasfixé.Le chef les retire quand il veut en en rendant d'autres. Mais il n'est pas d'exemple qu'aucun résident hollandais soit revenu après avoir accompli son temps; ou ces résidens meurent auparavant, ou, c o m m e


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