Bulletin de la Société de géographie deuxième série - tome V

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(254) encore pour l'ancien m o n d e , malgré les progrès de l'érudition et de l'archéologie. G o m m e l'histoire se tait, les esprits ardens s'élancent dans le c h a m p des conjectures, tandis que les bons esprits étudient et attendent pour se prononcer. Mais tout le m o n d e s'occupe de ces problèmes, et maintenant, la curiosité ne s'arrêtera plus qu'après être arrivée à quelque résultat positif sur les origines américaines. S'il s'agissait d'un problème de cette espèce dans l'ancien continent, trois voies se présenteraient pour parvenir à la solution : l'histoire écrite, les langues, les m o n u m e n s ; en d'autres termes, les écrits des historiens, l'analogie des idiomes entre les anciens indigènes et des peuples plus connus ; enfin, l'étude approfondie des ouvrages de l'art et d u style des m o n u m e n s . O n peut ajouter encore les lumières que fournil l'examen du type physionomique dans les statues et les figures de toute espèce, o ù les natifs ont laissé leurs portraits, leur propre image; ce qui est une partie essentielle de l'ethnographie. Ici point d'historiens contemporains, point d'histoire proprement dite. Les écrivains espagnols sont récens et m ê m e suspects; les traditions sont confuses, contradictoires : elles présentent des dates qui diffèrent de plusieurs siècles. O n signale des migrations, sans faire connaître suffisamment ni les races voyageuses, ni leurs n o m s , ni leur point de départ. Les dates qu'on leur assigne sont bien trop récentes pour expliquer de vieux m o n u m e n s , déjà tombant en ruines avant la conquête des Espagnols. Quant aux idiomes, bien que plusieurs subsistent encore tels que le M a y a , le Tchol, le Poconchi, le Chorti, etc., on n'en peut tirer aucun parti, puisque l'ancienne Amérique n'a point laissé de littérature. Il n'y a,


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