Bulletin de la Société de géographie deuxième série - tome V

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(232) publiés ensuite, jusqu'au m o m e n t où l'on a pu suppléer par des observations locales à celles que les livres seuls nous avaient transmises. C o m m e n t s'était-il fait qu'une contrée, parcourue pendant tant de siècles, fût néanmoins si imparfaitement connue ? C'est que la plupart des voyageurs étaient des chefs de peuples ou d'armées, n'ayant pour but que de détruire o u de fonder des empires. T o u s n'avaient pas tracé avec l'habile exactitude de X é n o p h o n leurs itinéraires ; ils se bornèrent à observer ce qui intéressait leurs expéditions, ce qui pouvait faciliter leurs triomphes. L'ambition o u l'enthousiasme fit des conquérans ; la barbarie vint ensuite, et c o m m e elle arrivait à travers des ruines, elle put aisément confondre les n o m s et les lieux. Q u a n d des observateurs plus habiles se présentèrent enfin, et quand les paisibles conquêtes de la science purent commencer, ces m ê m e s ruines aidèrent à retrouver des villes et des m o n u m e n s oubliés ou méconnus : o n pénétra mieux dans les annales des siècles passés. C'étaient de véritables écdouvertes, car la science peut en faire à toutes les époques, et celle qui nous fait retrouver la trace de nos ancêtres, en r e m o n tant d'âge en âge, a aussi pour but et pour résultat d'éclairer notre siècle. Mais M . Callier eut souvent à reconnaître que cette étude rencontre de nombreux obstacles dans des pays peu civilisée ; on n'y doit attendre aucun secours des habitans ; et des recherches qu'ils ne conçoivent point excitent leur défiance. Il faut cacher avec soin ses études, feindre de partager l'ignorante insouciance de la caravane dont on fait partie, et traverser avec elle de longues distances, c o m m e

si l'on n'avait à accomplir qu'un

voyage de commerce ou un pélerinage religieux. Néan-


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