Les Asselin / Le Vauclin. Divers aspects

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UNE FIGURE: LUDOVIC BRIERE DE L'ISLE.

Le Général Brière de l'Isle, frère de Ludovic Brière de l'Isle a écrit ses " Souvenirs de jeunesse ".Ce manuscrit commençé en 1895 a été interrompu par sa mort subite le 18 juin 1896. Nous reproduisons ici le passage concernant Ludovic Brière de l'Isle, fondateur et premier administrateur de la Société Anonyme par Actions de l'Usine du Vauclin, jusqu'en 1885, date à laquelle il fut remplacé dans cette fonction par Georges Asselin.

"(...).Origine de ma famille à la Martinique!...). (...).L'aîné était mon frère Ludovic qui fit de brillantes études au collège de Sorrèze, passa avec succès son baccalauréat ès lettres à Toulouse et revint à la Martinique en 1837 pour s'occuper avec mon père de la conduite des habitations "Frégate" et "Palmistes". Par son esprit cultivé, la vivacité de son intelligence, la droiture et l'aménité de son caractère, il se fit bien vite une grande place parmi ses compatriotes. En s'appliquant à faire progresser l'agriculture et la fabrication du sucre, il rendit à la colonie des services qui lui valurent la décoration de la Légion d'Honneur alors qu'il était encore assez jeune. Il présida le Conseil Général de la colonie pendant douze ans et acquit, jusqu'en 1870, une réelle et légitime influence sur les différents gouverneurs qui se sont succédés à Fort de France sous le règne de Napoléon III.

La première usine à sucre par actions: C'est à son initiative et sous son impulsion, comme maire du François, que la première usine à sucre par actions fût créée vers 1860 (...). L'usine du François, en achetant les cannes sur les mêmes bases que ses devancières, donna dès la première année 40% à ses actionnaires tout en se créant un fond de réserve avec l'excédent de cet énorme bénéfice. Le voile était déchiré et, dans tous les quartiers de l'île, on imita le François. La Martinique retrouva une prospérité que nul n'avait osé espérer après l'abolition de l'esclavage et le manque de bras pour la culture de la canne qui en avait été la conséquence.Cependant, les bénéfices des actionnaires étaient hors de proportion avec ceux des vendeurs de cannes, les frais de culture restant toujours très élevés. Ce fut encore mon frère qui poussa à la mesure d'équité consistant à partager avec les cultivateurs, après un gros prélèvement pour le dividende à distribuer aux actionnaires, le restant des bénéfices de la fabrication. Il en donna l'exemple sur l'usine du Simon dont il était le directeur fondateur en 1870, aux portes de son habitation des "Palmistes". Il occupait encore cette situation lorsqu'il mourut au mois de septembre 1890.N'ayant jamais été marié, notre nom disparut ainsi de la Martinique, comme il doit disparaître légalement de France à ma mort puisque je suis veuf sans enfant (...)".


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