Les Asselin / Le Vauclin. Divers aspects

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Je ne puis écrire à Annie par ce courrier. Je tâcherai de le faire par le prochain

V/

LETTRE DE LILY ARIES A RENE ET ANNIE ASSELIN, DU 8 AVRIL 1917.

" Ce 8 avril

Ma délicieuse petite soeur, Mon cher grand René... Vous savez bien n'est-ce pas, que je suis heureuse de toutes vos joies, et qu'avec vous, je remercie Dieu du nouveau bonheur qu'il vous donne en vous envoyant un quatrième petit ange à chérir (Il s'agit de José, né le 1er mars 1917). Nous aussi, le chérissons avec vous. Nos coeurs lui étaient ouverts dès votre espérance de l'avoir. Qu'il partage avec vous, le cher amour, toutes les bénédictions dont sa petite âme a été comblée, avant qu'elle affronte la terre et ses larmes... mais des parents tels que vous, saurez adoucir pour ces chers Petits... les égratignures de ce monde. Béni soit votre dernier trésor.... Qu'il augmente encore tout le bonheur que les aînés vous donnent déjà... et qu'il soit avec eux parmi les grands privilégiés de la vie... C'est un petit envoyé de St Joseph. Il ne manquera pas de puissantes protections... Mon Dieu, quand connaîtrai-je tout ce cher, si cher petit monde???. Dire que je ne serai même pas au baptême de notre Christiane...Hélas ! nous sommes (...) des joies de la famille , mais nous saurons en jouir dans nos coeurs... Il y a déjà longtemps, nous passions ensemble au Paquemar, une semaine de Pâques... Nous l'avons passée dans l'oubli par ma faute, car j'ai su plus tard que c'était mon silence qui t'avait empêchée de manifester ton désir d'aller à l'Eglise... Ma petite Annie, j'y aurais été avec toi, mais hélas! je ne pensais pas à ces choses-là, et pour moi, c'étaient des jours comme les autres. Ma pauvre chatte, ton regret n'a jamais quitté mon souvenir. Je le portais en moi... même avant d'être pieuse, et depuis que j'éprouve moimême le besoin de m'associer aux joies et aux tristesses de l'Eglise... Je t'offre ma semaine Sainte ...Chérie(...)mon coupable oubli et la privation que je t'ai imposée si involontairement. Je rends à Dieu depuis trois ans, les hommages que mon impardonnable oubli t'a empêchée de lui offrir. Ma petite Annie, cette année, j'ai passé une bonne semaine Sainte. Que les grâces retombent sur toi. Pour en finir avec ces anciens regrets, j'éprouve encore le besoin de m'en excuser aussi près de toi, car j'ai été doublement fautive, étant, chérie, la grande vieille soeur et te devant l'exemple... J'espère sur le secours de Dieu (...)que de bons(...). Voilà des siècles que nous n'avons rien de vous, les lettres de maman seules nous portent un écho de votre vie que nous désirons si heureuse... Ce


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