Le Brésil en 1889. Partie 2

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sont nécessaires, les petites lignes doivent se contenter de l'initiative et de l'appui exclusivement privés, et qu'elles ne sont possibles que là où elles peuvent trouver dès leur début u n trafic rémunérateur, pour n e p a s distraire les ressources de l'État qui sont nécessaires pour les grandes entreprises. C'est à ce petit chemin de fer, appelé alors —chemin de fer de Mauá— et aujourd'hui — chemin de fer du Prince de Gram-Pará — q u e revient l'honneur d'avoir lancé en marche le premier train de chemin de fer dans la grande Amérique du Sud. Aujourd'hui, trente-sept a n s après, quand le réseau brésilien compte environ 19.000 kilomètres, dont 8.890 déjà en exploitation ; quand nos grandes lignes se prolongent chaque fois d a vantage dans l'intérieur du pays ; quand nos compagnies de chemins de fer et lignes de l'État s'élèvent déjà à 83 ; aujourd'hui que la semence, si bien lancée jadis, germe, féconde et belle, le Brésil répète avec reconnaissance les noms de ses grands ouvriers de la première heure : DOM PEDRO I I , qui, dès les premiers j o u r s , a donné son appui fort et constant à la grande cause ; IRINEU EVANGEBISTA DE SOUZA (VICOMTE DE MAUÃ),

qui,

le p r e m i e r ,

a

mis en

exploitation u n chemin de fer a u Brésil ; Luiz PEDREIRA DO COUTOFERRAZ (VICOMTE DE BOM-RETIRO),

qui a eu l ' h o n n e u r de régle-

menter cette grande industrie naissante, en lui imposant les conditions de sécurité et de surveillance si nécessaires pour qu'elle ne dégénérât pas dans l'industrie des procédés disparates ou ne tombât pas dans les dangers de l'inexpérience ; CHRISTIANOBENEDICTO OTTONI, dont le n o m restera à jamais gravé sur les travaux gigantesques du percement de la grande ligne Dom Pedro II, à travers des difficultés sans nombre de l'imposante Cordillère de la Mer ; MARIANO-PROCOPIO FERREIRA-LAGE, qui a eu

la force et le mérite de briser les préjugés et les craintes qui tenaient jusqu'alors la partie technique de nos chemins de fer dans les mains d u génie étranger, et a ouvert la voie a u x ingénieurs

brésiliens ; BENTO SOBRAGY, OLIVEIRA-BULHOES, FERREIRA-

PENNA, PEREIRA-PASSOS, ingénieurs remarquables q u i , dans la première phase de n o s chemins de fer, ont sû m o n t r e r combien il y avait à espérer de la direction technique brésilienne, et qui forment aujourd'hui notre vieille garde respectable et respectée. Nous avons employé jusqu'ici le m o t réseau brésilien ; ce mot y est plutôt pour indiquer l'ensemble de nos voies ferrées que leur enlacement. Il suffit de jeter un coup d'œil sur u n e carte du Brésil pour comprendre immédiatement que n o s grandes


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