Le Brésil en 1889. Partie 2

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S C I E N C E S .

LE

M U S É U M

N A T I O N A L .

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sil. M. Couty lui succéda dans la chaire de biologie industrielle de cette Ecole. Le nouveau professeur, aussi jeune q u ' a r d e n t et habile physiologiste, n'y trouva pas au premier abord tout ce qu'il désirait pour commencer ses expériences et même pour installer ses appareils et ses i n s t r u m e n t s de travail. L'Ecole polytechnique, il lui faut rendre justice, luttait de son côté contre toutes sortes de difficultés administratives, difficultés q u ' é p r o u vent nos établissements brésiliens tout aussi bien que ceux d'Europe. Il lui m a n q u a i t surtout des laboratoires, des moyens d'action pour agir et pour e n t r e p r e n d r e des travaux tout autres que ceux des cours théoriques d o n t on s u r c h a r g e l'esprit des j e u n e s gens. Ce genre de cours est d'autant plus nuisible qu'ils ont suivi d'ordinaire au Brésil une fausse voie, comme il arrive à tout enseignement dépourvu de côté pratique. En Allemagne, bien mieux qu'en France, on a parfaitement compris ce que doit être cet enseignement, et l'Ecole polytechnique de Charlottenb o u r g , à deux pas de la capitale, n'est autre chose que la plus éclatante démonstration de ce qu'on en peut obtenir. Heureusem e n t , notre Ecole polytechnique brésilienne a pris, dans ces dernières années, la voie qui lui était indiquée par le développ e m e n t des sciences et par les besoins du pays. Des laboratoires y ont été montés suivant les ressources dont on dispose ; MM. Alvaro d'Oliveira, Pitanga, Michler, Carneiro da Cunha, Tisserandeau et d'autres professeurs y exercent régulièrement leurs fonctions de directeurs ou guides théoriques et pratiques de l'enseignement dont ils ont la charge. Cet enseignement, cela v a sans dire, est bien loin encore au niveau qu'il lui faut atteindre, mais tout est relatif chez nous, et ce n'est q u ' à force de luttes qu'on arrive à obtenir ce que, en Europe, on obtient sans grande difficulté. Le docteur Couty eut, je le disais, quelque déception en arrivant à l'Ecole polytechnique. Il y était à peine depuis deux ou trois mois qu'il d e m a n d a à M. Lacerda de le présenter au Muséum. Dans cette première visite il m'exposa ses plaintes contre le service de l'Ecole, disant combien il était découragé à cet égard et quel vif désir il avait d'entrer en relations avec moi. M. Lacerda travaillait alors très activement à ses expériences sur le venin des serpents et sur d'autres substances toxiques. J'offris à notre nouvel hôte tous les moyens que le Muséum avait mis à la disposition de M. Lacerda, ce dont il parut fort r e c o n n a i s s a n t . De mon côté, grâce aux travaux de M. de Lacerda, j'étudiais un projet


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