Le Brésil en 1889. Partie 2

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LITTÉRATURE.

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D.-J. Gonçalves de Magalhães, vicomte d'Araguaya, l'initiateur de la poésie romantique parmi nous, fut également un initiateur dans l'art d r a m a t i q u e . Le 13 m a r s 1838, on jouait à Rio-de-Janeiro sa tragédie « Le Poète et l'Inquisition », i n t e r prétée par le grand acteur João Caetano dos Santos. Le 7 septembre de l'année suivante, le théâtre de São-Pedra-d'Alcantara de la même ville donnait son d r a m e « Olgiato », et ces deux pièces obtenaient u n e faveur m a r q u é e . Gonçalves Dias, l'émule de Magalhães en poésie, a donné successivement: « Béatrix Lonce », « Pat Kull », « Béatrix Cenci », « Léonor de Mendonça », « Boabdil », d r a m e s corrects, mais sans aucun caractère national et faisant partie de ce qu'on a appelé spirituellement le t h é â t r e impossible. José de Alencar, déjà cité, n'était pas seulement u n r o m a n cier de haute valeur ; comme a u t e u r dramatique il a composé : « Le Démon de la Famille », comédie en quatre actes, « La Mère », drame en quatre actes, « Les Ailes d'un Ange », comédie en quatre actes, le « Revers de la Médaille » (Verso e Reverso), etc., productions ayant pour la plupart un parfum brésilien p r o n o n c é . Joaquim Manoel de Macedo, dont nous avons parlé précéd e m m e n t , a donné au théâtre : « Luxe et Vanité», « Fantôme Blanc », « Lusbella », « Un cousin de Californie », « Cincinnatus Casse-Vaisselle », le « Nouvel Othello », comédies réussies, et bien d'autres productions d'un mérite inégal. Francisco Pinheiro Guimarães (1832-1877), a obtenu u n grand succès avec son « Histoire d'une j e u n e femme riche » et « P u n i tion. » Achilles Varejão, mort récemment, avait donné de grandes espérances avec sa comédie « L'Epoque » ; malheureusement, il en est resté aux espérances. L.-C.-M. Penna a composé de jolies comédies et des farces agréables ; il faut citer, entre autres, u n proverbe intitulé : « Qui cherche trouve » (Quem porfia mata caça). Agrario de Souza Menezes, dans son drame en vers « Calabar », histoire d'un Mameluco qui fit la guerre aux Hollandais, au xvii siècle, s'est essayé dans le genre historique national. Machado do Assis, déjà nommé, a réussi dans des comédies de courte haleine. Parmi ses meilleures compositions on r e m a r q u e « Presque Ministre. » França Junior a composé des comédies pleines de sel, qui présentent certains travers nationaux avec un grossissement e


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