Le Brésil en 1889. Partie 2

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ont attiré l'attention des artistes, et l'éminent critique musical, M. J. Weber, s'étant déjà occupé de mélodies chinoises, écossaises et indiennes, où le demi ton manque, s'est intéressé aussi à u n chant indien inédit, publié par M. de Santa-Anna Néry, n'ayant que la tonique et la note sensible et formant cependant, à l'aide du rythme, une phrase mélodique bien accusée. La mélodie a quatre mesures : elle est bien r y t h m é e , mais ne comprend que quatre notes : ut et si et leur octave. Quant à la modinha, M. de S.-A. Néry en cite u n e , en mineur, d'une teinte mélancolique que M. Weber croit n'être pas une création p o p u laire. Il en aurait dit a u t a n t des numéros 1, 3, 5 et 7 du recueil de Martius . Comme un autre type de modinha u n peu éloigné du genre sentimental on pourrait citer la modinha en majeur, et à l'allure gaie : Balaio, meu bom balaio ! Dans cette mélodie on r e m a r q u e le goût des syncopes, qu'on trouve souvent dans plusieurs autres chansons brésiliennes. En général, observe M. W e b e r , la construction r y t h m i q u e et tonale est fort régulière. Il y a la chanson populaire en fa majeur, comprenant l'intervalle d'une sixte comme Piroleta, et des berceuses comme Tana, Tana où la mélodie reste dans l'étendue d'une quinte le ton étant celui de fa dièze m i n e u r sans note sensible, se t e r m i n a n t sur la dominante. Les i n s t r u m e n t s de musique indienne sont à percussion sur du b o i s ; les trompes et les flûtes seules sont des instruments mélodiques. Ceux qui accompagnent les danses fandango, sapateado, lundú et les chansons populaires des maîtres brésiliens, sont tantôt la guitare, tantôt la viola (guitare u n peu plus petite et ayant des cordes métalliques) ou le cavaquinho (guitare minuscule à quatre cordes). Ce que nous savons des m œ u r s et de la culture des anciens colons portugais ainsi que des métis, ne nous p e r m e t pas de croire que leur musique fut intéressante. Le voyageur français, François Pyrard, qui visita Bahia en 1610, r a c o n t a n t l'existence d'un des grands seigneurs du pays dit, qu'il avait à sa suite u n français qui « estoit musicien et j o u e u r d'instruments, et ce seigneur 1

1. L a c h a n s o n : Quando o mal acaba O b e m principia recueillie p a r Langsdorf à Santa-Catharina semble a p p a r t e n i r au m ê m e V o i r s o n o u v r a g e : Bemerkungen auf einer Reise um die Welt, den 1803-1807. F r a n k f u r t , 1812. V o l . I , c h a p . I I . e r

type. Iahren


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