Le Brésil en 1889. Partie 2

Page 237

547

L ' A R T .

nous fusmes tous esbahis que les femmes de leur costé leur respondans et avec une voix tremblante, réitérans ceste mesme interjection he, he, he, he Lery ajoute encore : « Or ces ceremonies ayans ainsi duré près de deux heures, ces cinq ou six cens hommes sauvages ne cessans tousiours de danser et chanter, il y eut une telle mélodie, qu'attendu qu'ils ne sçavent que c'est de musique, ceux qui ne les ont ouys ne croiroyent jamais qu'ils s'accordassent si bien. Et de faict, a u lieu que du commencement de ce sabbat (estant comme j ' a y dit en la maison des femmes), j'avois eu quelque crainte, j ' e u s lors en récompense une telle ioie, que non seulement ouyans les accords si bien mesurez d'une telle multitude, et surtout pour la cadence et le refrein de la balade, à chascun couplet tous en t r a i s n a n t leurs voix, disans : 1

He

he

he

he

he

he

he

he

he

he,

j'en demeuray tout ravi : mais aussy toutes les fois qu'il m'en ressouvient, le cœur m'en tressaillant, il me semble que je les aye encore aux oreilles. Quand ils voulurent finir, frappans du pied droit contre terre plus fort qu'auParávant, après que chacun eut craché devant soi, tous, unanimement, d'une voix r a u q u e , prononcèrent deux ou trois,

He

be hua he 2

hua he

hua

hua

he

hua,

et ainsi c e s s è r e n t . » Ces fragments de mélodies rudimentaires sont peut-être les seuls qui ne soient pas perdus de ce qu'à peine on pourrait appeler la musique indienne, il y a trois cents a n s . La musique populaire du Brésil dans laquelle ont concouru l'élément portugais, l'élément indien et l'élément africain, ainsi que la musique des indiens 1 . Ibid.

Chap. XVI.

2. Ibid.

Chap. XVI.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.