Le Brésil en 1889. Partie 2

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BRÉSIL

EN

1889.

2° les frais de voyage j u s q u ' à leur établissement ; 3° des logements temporaires ; 4° des terres en toute propriété, des bestiaux et des semences conformément à un tableau proportionnel au nombre de personnes de chaque famille ; 5° u n salaire de 94 centimes par j o u r et p a r tête p e n d a n t la première année et de moitié pendant l'année suivante, mais avec imputation de la valeur des t r a v a u x faits pour chaque colon ; 6° trois prêtres, un médecin, un pharmacien, et u n vétérinaire qui devaient venir avec les colons et étaient salariés p a r l'État ; 7° le roi devait bâtir et orner une église ; 8° les colons étaient naturalisés par le fait de leur arrivée ; 9° p e n d a n t dix années, la colonie était exempte de service militaire et de toute charge personnelle ou foncière, elle ne devait payer que l'impôt du quart de l'or; 10° la police devait être attribuée à une garde formée des colons âgés de 18 à 40 a n s . L'exécution du contrat Gachet a m e n a d'abord au Brésil trente familles suisses. Le gouvernement les établit à 200 kilomètres au nord-est de Rio-de-Janeiro, dans cette partie de la chaîne de montagnes du littoral qui a pris le nom de Morro-Queimado, à850 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans le district de Cantagallo, qui avait été desséché et exploré en partie au siècle dernier par les chercheurs d'or. La colonie reçut environ 2.000 i m m i g r a n t s de tout âge, et on lui donna le nom de Nouvelle-Frib o u r g . L'établissement primitif forme aujourd'hui une petite ville qui n'a plus l'organisation coloniale primitive. Des familles issues de cette colonie sont allées habiter d'autres endroits de la province de Rio-de-Janeiro, et on reconnaît leurs descendants, tous Brésiliens, à leurs yeux bleus, à leurs cheveux blonds et à leurs noms allemands. Auguste de Saint - Hilaire regrette que ces premiers colons n'aient pas été envoyés sur le grand plateau de Minas-Geraes, cette région fortunée dont il a souvent décrit la bonté du climat et la fertilité du sol ; mais la distance de la côte aurait été trop grande, les chemins trop mauvais pour qu'il eût été sage d'envoyer si loin ces premiers colons. On doit cependant reconnaître que, sous le point de vue agricole, le choix de la Serra dos Orgãos, a été m a l h e u r e u x . La Nouvelle-Fribourg n'a pas formé, ainsi que le fait r e m a r q u e r M. de Straten-Ponthoz, u n centre d'émigration vers l'intérieur et une agglomération servant de point d'appui aux Européens nouvellement arrivés. Les i m m i grants qui avaient quelques ressources se h a t è r e n t de chercher d'autres terres dans le voisinage, et la plupart s'enrichirent en


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