Le Brésil en 1889. Partie 2

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IMMIGRATION.

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Cependant, des considérations politiques, basées sur le besoin d'étendre les domaines du roi de Portugal et d'empêcher les empiètements des Espagnols, agirent sur l'esprit de la cour de Lisbonne dans un sens favorable à la colonisation du Brésil. On pensa alors devoir encourager cette colonisation, surtout sur les frontières, en organisant, au nord et au sud, des établissements mixtes où l'on érigeait des forts et où l'on amenait, souvent par force, des familles destinées à fonder une colonie. Parfois, cette colonie ne tardait pas a disParáître, car elle ne se trouvait pas dans de bonnes conditions de développement, soit parce qu'elle était trop éloignée et n'avait pas des moyens de communication avec le reste du pays, soit parce qu'elle se trouvait située sur un point excellent peut-être sous le rapport stratégique, mais peu favorable aux cultures. D'ailleurs, ces familles qu'on transportait vers des régions lointaines étaient souvent prises au sein de la population brésilienne déjà établie ailleurs, de sorte que ces essais de colonisation n'ont contribué en rien à l'augmentation de la population du Brésil. Une expérience sur une échelle plus considérable fut faite au siècle dernier, à Santa-Catharina et à Rio-Grande. Le gouverneur, le général Silva-Paes, proposa au roi Jean V de faire venir des Açores quatre mille familles. Le roi, par un décret du 31 août 1744, ordonna donc que quatre mille familles seraient transportées de Madère et des Açores à Santa-Catharina et sur le continent de Rio-Grande. On afficha dans toutes ces îles des édits, par lesquels on promettait à ceux de leurs habitants qui seraient disposés à participer à cette colonisation, non seulement le t r a n s p o r t aux frais de l'État, mais des secours, des instruments d'agriculture, et d'autres avantages, à la condition que les hommes n'eussent pas plus de quarante ans et les femmes plus de trente. Aussitôt que ces immigrants auraient débarqué au Brésil, on paierait une prime de 2.400 réis à chaque femme mariée ou fille âgée de plus de douze ans et de moins de vingt-cinq, et aux familles qui transporteraient des fils, 1.000 réis par chaque fils. On donnerait en outre à chaque famille u n fusil, deux bêches, u n e hache, une erminette, un marteau, un coutelas, deux couteaux, deux ciseaux, deux vrilles, une scie, une lime, deux boisseaux de semences, deux vaches, une j u m e n t , et, d u r a n t la première année, toute la farine nécessaire à leur entretien. Outre ces dons, on accorderait aux hommes l'exemption de service dans les troupes du


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