Le Brésil en 1889. Partie 2

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COMMERCE

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En mettant de côté Rio-de-Janeiro, à cause de sa primauté déjà expliquée, et en négligeant les trois provinces sur lesquelles il a été impossible de réunir des informations certaines, on peut envisager d'un coup d'œil sûr la situation des diverses régions du Brésil pour se rendre compte de leur énergie productive présente. On a divisé le Brésil, un peu arbitrairement peut-être, car toutes ces classifications supposent tant d'exceptions qu'elles en deviennent facilement défectueuses et erronées, en quatre régions, qu'on a appelées : région côtière tropicale, région tempérée du sud, région des plateaux et région de la plaine de l'Amazone. Acceptons pour un instant cette classification, et étudions le Brésil sous cette forme. Voyons d'abord les chiffres relatifs au commerce étranger et interprovincial de chacune de ces régions en 1885-86, en exceptant toujours la région des plateaux. Pour la région côtière tropicale, comprenant Maranhao, Piauhy, Céarà, Rio-Grande-du-Nord, Parahyba, Pernambuco, Alagôas, Sergipe, Bahia et Espirito-Santo, nous trouvons un commerce de 405 millions de francs, soit un peu moins de 72 francs par habitant. Pour la région tempérée du sud, comprenant San-Paulo, Paranâ, Santa-Catharina et Rio-Grande-du-Sud, un commerce de près de 287 millions, soit un peu plus de 108 francs par tête. Et pour la région de la plaine de l'Amazone, comprenant les deux seules provinces de Para et de l'Amazonas avec 500.000 habitants au maximum, nous trouvons un commerce de 155 millions, soit 310 francs par tête. Depuis 1S85-86, le développement de cette région s'est encore accentué. Pendant l'année 1888, la valeur officielle des principaux produits de l'Amazonie (caoutchouc, cacao, toucas etc.) exportés en Europe, aux États-Unis et vers le Brésil méridional, s'était élevée à la somme de 33.881 contos, soit, au change moyen de 350 réis par franc, à la somme de 96 millions 1/2 de francs à peu près. De ces produits, environ 83 millions 1/2 sont partis directement de Para, et 13 millions y sont passés en transit, venant de Manâos, chef-lieu de la province de l'Amazone. Le 26 janvier 1889, un seul steamer, le « Paraense », parti de Para pour New-York, à emporté un chargement de caoutchouc d'une valeur officielle de 543 contos 1/2, soit plus de un million et demi de francs.


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