Le Brésil en 1889. Partie 2

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C H E M I N S

D E

FER.

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V. C h e m i n s d e f e r i m p o r t a n t s q u i n ' o n t p a s enc o r e t r a v e r s é l e n r p h a s e d e f a i b l e r a p p o r t . •— Nous avons donné une notice sur ceux de nos plus importants chemins de fer qui se trouvent déjà dans une situation prospère. Nous allons maintenant faire la même chose pour d'autres lignes i m p o r tantes, mais qui ne rencontrent pas, pour le moment, une. rémunération désirable pour leurs capitaux. Cette partie de notre tâche serait pour nous bien pénible, si nous n'avions la foi la plus robuste dans l'avenir de ces entreprises. Elles auront seulement une période plus longue que les autres à traverser avant d'acquérir la prospérité financière qui est certaine. Nous c o m m e n cerons par les lignes de l'État pour finir par les lignes des Compagnies, mais dans ces deux catégories nous ne nous occuperons que des lignes importantes. Chemin de fer de Baturité. — Construit d'abord par une Compagnie, il a été racheté par l'État qui l'a prolongé. Ce chemin de fer se trouve dans la province de Céarâ. Son rachat par l'État procède d'un sentiment d'humanité ; en 1878, la province de Céarâ traversait une phase terrible, une sécheresse é p o u vantable sévissait sur cette belle p r o v i n c e ; la population l'abandonnait ou se massait dans les environs du chef-lieu où plus prompts pouvaient arriver les secours que l'État lui envoyait avec une sollicitude qui lui a fait honneur ; la production de la province s'était tarie et la culture devenait impossible en conséquence du manque d'eau. C'est alors que l'État, par une impulsion sublime, a cherché à maintenir dans cette population affamée les habitudes et le sentiment du travail, et avec le travail l'amener à voir dans les secours que l'État lui prodiguait à mains larges, non pas l'aumône, mais la rétribution du labeur. La Compagnie du chemin de fer n'avait alors en exploitation que 40 kilomètres et demi de ligne, et elle se trouvait dans des conditions précaires. Le gouvernement racheta la concession et ordonna le prolongement de la ligne en régie, comme aussi il mit en construction, également en régie, une autre ligne, d o n t nous parlerons tout à l'heure, dans la même province. Les travaux ont été poussés avec activité, et une grande masse de population trouva dans les travaux de ces deux lignes le travail, et avec le travail les moyens de subsistance. L'exploitation de la ligne de Baturité ne donnait encore, en 1887, que 0,6 pour 100 de bénéfice ; mais le bienfait restait, et le


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