Le Brésil en 1889. Partie 1

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LES

ZONES

AGRICOLES.

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mieux connu la flore brésilenne, nous disait toujours qu'il était tout honteux de son ignorance q u a n d il se trouvait en face de l'innombrable forêt brésilienne. CHARLES DARWIN, qui, à peine, a pu voir Bahia et Rio-de-Janeiro, a écrit : « L'île Maurice est en somme un pays fort agréable, mais qui n'a ni les charmes de Tahiti ni la grandeur du Brésil. » C'est vraiment le grandiose qui est le trait caractéristique du Brésil en tout et p a r t o u t . Territoire, fleuves, m o n t a g n e s , arbres, tout y est é n o r m e , d'une grandeur v r a i m e n t écrasante. La dernière phrase de CHARLES DARWIN sur le Brésil est pleine d'amour et d e passion : « Pendant m a dernière p r o m e n a d e , je tâchais de m'enivrer pour ainsi dire de toutes ces b e a u t é s ; j'essayais de fixer d a n s mon esprit u n e impression, qui, j e le savais, devait u n j o u r s'effacer. » GEORGE GARDNER s'est fait un devoir de prouver que les forêts du Brésil sont infiniment plus parfumées que les fameuses forêts de Ceylan. A c h i l l e RICHARD appelait le Brésil : L'Eden du naturaliste. On sait bien que MARTIUS, l'organisateur de la, Flora brasiliensis, a recommandé à ses élèves de mettre sur son tombeau des feuilles des palmiers du Brésil qu'il avait t a n t étudié et t a n t aimé. Dans ces 2 2 . 0 0 0 espèces classifiées p r é d o m i n e n t les grandioses légumineuses brésiliennes, où se trouvent le bois-brésil, le palissandre, le vinhatico, le pau-ferro (bois-fer), les OLEOS, et dont les troncs ont des diamètres d'un à deux mètres et s'élèvent à 2 0 et 3 0 mètres de h a u t e u r . Après les Légumineuses, les Rubiacées, riches en matières colorantes et en alcaloïdes de toute espèce ; les Myrtacées, élégantes et parfumées, a u x troncs d'ivoire, a u x feuilles brillantes, a u x fruits délicieux ; les Melastomacées, qui couvrent les forêts de Rio de fleurs violet-rouge, grandes comme des papillons ; les Synanthéracées qu'on r e n c o n t r e partout, mais qui donnent s u r la chaîne maritime (Serra-do-Mar) la fameuse Plasia brasiliensis ou Stiftia chrysantha a u x belles feuilles vert foncé, avec des g r a n d s bouquets de fleurs j a u n e or. En orchidées on compte déjà le chiffre énorme de 1 . 6 0 0 espèces; on découvre tous les j o u r s de nouveaux palmiers, ces princes du règne végétal, — Principes vegetabilium, — comme disait l'immortel Linné. Mais ce qui fait le charme des botanistes, ce sont les lianes, les Cipós, comme on dit au Brésil, qui vont de b r a n c h e en b r a n c h e ,


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