Le Brésil en 1889. Partie 1

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c'est le travail régulier de tous les j o u r s ; c'est la tranquillité et la paix ; c'est la vente assurée de ses produits agricoles et i n d u s triels ; c'est le confort chez soi ; c'est le d o u x bien-être en famille, entre sa femme et ses enfants. Aussi passerons-nous sous silence les histoires de ces barbares chercheurs d'or qui ont traversé, comme un horrible cyclone, les provinces de Goyaz et de Matto-Grosso, en r e m u a n t le sol et en déplaçant les fleuves ; — de ces Anhangueras, de ces HommesDiables, au dire des aborigènes ; — de ces Viradores-de-rio, qui enlevaient les g r a n d s fleuves de leurs lits pour en extraire l'or et les diamants ; qui, dans quelques j o u r s , amassaient des c e n taines de kilogrammes d'or, et qui plus tard finissaient t r i s t e m e n t dans la misère et le suicide. Du reste, c'étaient des misérables, qui n'ont légué à l'humanité que l'horreur de leur égoïsme atroce, de leur cupidité insatiable, de leurs crimes et de leurs forfaits à tout jamais abominables.... F e r . — Les minerais de fer de Goyaz et de Matto-Grosso sont aussi riches que ceux de Minas-Geraes. Aux t e m p s de l'exploitation de l'or, on travaillait ce fer pour en faire des outils. Tout le travail était fait au charbon de bois. Le charbon d'Angico (Piptadenia sp., Pithocolobium gummiferum), fameux bois de la richissime famille des Légumineuses, était le préféré. On produisait, à la même époque, des aciers n a t u r e l s , des aciers de forge, et même des aciers-poules ou aciers à cémentation. L'excellence des minerais et du charbon produisait des armes et des outils d'une force extraordinaire ; encore aujourd'hui on les préfère, dans le centre du Brésil, au Sertão, à tout ce qu'on reçoit d'Angleterre. L'immigration européenne fera ressusciter, à Goyaz et à MattoGrosso, l'industrie du fer, et certes elle y fera de grands progrès sous l'impulsion de la science et de la technologie m o d e r n e s . Bois de Construction, de M e n u i s e r i e e t d ' É b é n i s t e r i e . — La flore brésilienne a déjà 22.000 espèces classifiées en 1.000 genres et en 155 familles. Nonobstant on peut dire que la flore de la zone centrale est à peine connue. Aucun botaniste n'a jamais pénétré dans les immenses forêts arrosées par le Madeira, par le Tapajós et par le Xingú. Ces 22.000 espèces sont rigoureusement la flore du littoral du Brésil et des rives de ses grands fleuves. FREIRE ALLEMÃO, le grand botaniste brésilien, l'homme qui a


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