Le Brésil en 1889. Partie 1

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LES

ZONES

AGRICOLES.

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faire aussi rapidement que celui des coulisses et des décors au théâtre. Jusqu'à Itaquy, on a la végétation caractéristique des rives de la Plata ; en a m o n t d'Itaquy, commence la forêt brésilienne, unie et serrée, enveloppée par les lianes, chargée d'épiphytes, d'orchidées, d'aroïdées et de broméliacées, aux belles fleurs aux couleurs éclatantes, sur les troncs superbes des cèdres, des perobas et des canellas, couronnés par des touffes de feuilles miroitantes, vert foncé, en beau contraste avec cet azur du ciel qu'on ne peut voir qu'au Brésil. Poissons et p ê c h e . — Depuis les temps coloniaux on exporte des poissons salés de la province de Rio-Grande-du-Sud, notamment la Taïnha salgada. Les lagunes Méarim et des Patos offrent vraiment les meilleures conditions pour des viviers à poissons, pour des parcs à huîtres et pour toutes les industries connexes à la pisciculture. Ces énormes étangs ont été formés par u n b a r r a g e en sable, construit par les forces cosmiques de l'Océan et des fleuves de Rio-Grande-du-Sud ; du côté de la m e r ils sont fermés par des digues, voire même par des dunes, quelquefois larges de quelques kilomètres, d'autres fois assez étroites pour être rompues par les lames de l'Océan. Nous espérons bien placer sur les rives de ces lagunes quelques milliers d'immigrants hollandais, au moment de l'exécution des travaux hydrauliques de Rio-Grandedu-Sud, qui sont du même genre que ceux de Hoek-Van-Holland à l'entrée du port de Rotterdam. Ces Hollandais i m p l a n t e r o n t à Rio-Grande-du-Sud leur industrie de fascinages, et surtout de salaison des poissons. Dans l'extrême rapidité de ce travail, n o u s n'avons pas parlé des poissons du Brésil ; à peine avons-nous fait mention du Piracurú (Vastres Cuvierii) et du P u r a q u é (Gymnotus electricus) de l'Amazone. Mais cette omission n e doit pas faire croire que les fleuves et les m e r s du Brésil ne soient pas des plus riches en poissons de toute espèce. Encore, l'autre jour, u n voyageur Russe, un gourmet fort entendu en poissons de m e r et de rivière, n o u s disait qu'il ne connaissait rien de plus exquis, en fait de poissons, que ceux de Rio ; n o t a m m e n t le badèjo et le badèjete, la garôpa et la garopinha, le robalo et le bijupirá. Les crevettes de Rio-de-Janeiro et de Bahia — les fameux camarões — sont déjà exportées en conserve pour Paris et Londres. Il ne manque pas d'huîtres, de toute espèce et de toute grandeur, sur la côte du Brésil. Une famille française vient d'obtenir


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