Le Brésil en 1889. Partie 1

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LES

ZONES

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AGRICOLES.

manque pas d'exemples de terres, à Bahia, à Sergipe, à Parahybadu-Nord, à Rio-Grande-du-Nord, et surtout dans la vallée de l'Amazone et à Matto-Grosso, ayant des plantations de c a n n e - à sucre (Cannaviáes), qui produisent incessamment p e n d a n t 15 à 20 a n n é e s . On compte régulièrement sur la production de 100.000 kilogrammes de canne à sucre pour un hectare de terre. Il faut 15 mois entre la plantation et la coupe de la canne à sucre. Un planteur fait parfaitement la besogne de deux hectares, qui lui rapportent 200.000 kilogrammes de canne à sucre. S'il vend la canne à une usine centrale, au prix de 7 $000 réis (à peu près 20 francs) la tonne de 1.000 kilos, il obtiendra seulement de ce chef 1.400 $ 000 réis, soit 4.000 fr. Si ce planteur est un immigrant intelligent, il aura quelques caféyers a u t o u r de sa maison, des cacaoyers, des orangers, quelques palmiers, une plantation de maïs et de légumes, c'està-dire, que ces 4.000 francs, reçus de l'usine centrale, p o u r r o n t être comptés comme revenu net annuel. Tous ces calculs ont été confirmés par la pratique. C'est un fait ordinaire de voir des immigrants envoyer, à la Caisse d'Epargne ou aux Banques, des économies annuelles d'un à deux contos de réis, soit de 3.000 à 6.000 francs. Les provinces de Sergipe et de Bahia possèdent des régions magnifiques pour la culture du coton. Sur u n hectare on peut planter 4.545 cotonniers, qui produisent 2.160 kilogrammes de coton en gousse. Un planteur peut faire parfaitement la besogne de 3 hectares et avoir ainsi 6.480 kilogrammes de coton en gousse. S'il obtient des usines centrales de coton 125 réis par kilo, sa récolte annuelle lui produira 810 $ 000 réis, à peu près 2.200 francs. Il est évident que les raisonnements faits pour le sucre s'appliquent aussi au coton, et que ces 2.300 francs doivent être considérés comme le revenu net annuel d'un immigrant, propriétaire d'un terrain à coton. On verra par la statistique générale de l'exportation du Brésil que la province de Bahia occupe la troisième place p o u r l'exportation du café. La production en est générale dans les montagnes et dans les terres élevées. A Bahia il s'est produit sur le café u n phénomène de transformisme fort curieux et très digne d'étude. Le café de Maragogipe ou de San-Felippe, qui reste au fond de la grande rade, au Reconcavo, comme on dit à Bahia, a acquis la couleur jaune et des dimensions énormes. Le fruit ou la cerise 16


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