Le Brésil en 1889. Partie 1

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LES

ZONES

AGRICOLES.

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sucre. A Pernambuco on c o m m e n c e à cultiver régulièrement le cacaoyer sur les terrains desservis par le chemin de fer de Recife à Limoeiro. Les plateaux et les collines de Rio-Grande-du-Nord, de Parahyba-du-Nord, de Pernambuco et d'Alagôas produisent très bien le café. Le tabac vient très bien partout ; on espère que la liberté du travail agricole donnera à cette culture le même développement que dans la province de Bahia. La canne à sucre produit très bien dans les terres basses de la province d'Àlagôas. Le tabac vient mieux dans les terrains secs. Le café est excellent dans les montagnes de Mundahû, à l'extrémité occidentale du chemin de fer central d'Alagôas ; c'est sur ces montagnes qu'on doit établir les premiers immigrants. Toutes les plages de cette zone agricole, depuis le Rio-Grande-du-Nord jusqu'à l'embouchure du San-Prancisco, sont couvertes de magnifiques forêts de cocotiers (Cocos nucifera) ; leurs fruits donnent lieu à un c o m merce très important. I m m i g r a t i o n . — Le Parlement vient de voter une s o m m e de 1.000 contos de réis (à peu près 3 millions de francs) pour un essai d'immigration européenne dans la province de P e r n a m b u c o . Le succès de cette belle entreprise sera magnifique, si o n donne aux immigrants la propriété directe d e l à terre, et si on les place sur les hauts plateaux de Guaranhuns, dans des endroits connus par leur fertilité et par leur abondance en sources et eaux courantes. Les insuccès de l'immigration dans le nord du Brésil étaient entièrement dus à l'esclavagisme. Le climat des montagnes du nord du Brésil est excellent pour les Européens ; ce qui est mauvais, ici comme dans tout le m o n d e , ce sont les marais et les prairies basses et humides. La chaleur à Pernambuco et dans toute cette zone agricole n'atteint jamais les degrés c o n n u s dans la Lombardie, à Naples, en Espagne et dans toute la Méditerranée. \! immigrantpropriétaire est parfaitement libre de choisir les heures les plus convenables pour ses travaux agricoles ; il n'est pas obligé d'obéir aux ordres de propriétaires parfois égoïstes. Le labourage de la terre au Brésil est très facile : un cacaoyer vit 50 à 80 années ; ce sont des arbres fruitiers, c'est un travail de verger. L'immigrant-propriétaire cultivera la vanille avec sa femme et ses enfants; élèvera des abeilles et des vers-à-soie ; cultivera des ananas et les beaux fruits du Brésil; exercera, enfin, une multitude de petites industries avec les produits naturels, si abondants dans les forêts du p a y s .


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