Le Brésil en 1889. Partie 1

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BRÉSIL

EN

1 889.

de vingt lieues de largeur. Sur une grande étendue les plus forts bateaux à vapeur naviguent c o m m e en pleine mer, tant il est large et profond. Dans certains endroits, une infinité d'îles, couvertes d e l à plus belle végétation du monde, obligent les bateaux à vapeur à parcourir un vrai labyrinthe de canaux bordés d'arbres superbes, c o m m e on n'en voit pas de pareils, m ê m e aux Indes dans les vallées si célèbres du Gange et de l'Indus. On donne à ce fleuve merveilleux u n e longueur de 2.828 kilomètres et à tous ses affluents 13.250 kilomètres. Dans les tableaux statistiques cijoints, on verra l'extraordinaire mouvement de la navigation à vapeur sur l'Amazone et sur ses principaux affluents. L'acte de l'ouverture de ce fleuve majestueux à toutes les nations du monde doit être c o m p t é c o m m e un des plus brillants du règne de Dom Pedro IL La belle propagande en faveur de ce bienfait universel a été faite avec une grande éloquence par feu Aureliano Candido Tavares-Bastos, un des plus remarquables publicistes du Brésil. Chemins de fer. — Pour le m o m e n t , on ne compte à Para qu'un seul chemin de fer : celui de Belem à Bragança, qui doit avoir 141 kilomètres, évalués à 5.656 contos de réis, mais qui n'a encore que 61 kilomètres, j u s q u ' à Apehù. — Le fleuve-océan, avec ses énormes affluents et son infini labyrinthe de canaux (furos, igarapês) est le vrai réseau de chemins de fer de cette vallée. Depuis 1867 le grand fleuve est ouvert à tous les pavillons ; la navig a t i o n à vapeur y fait des progrès extraordinaires, c o m m e on le verra dans les tableaux statistiques ci-joints. A g r i c u l t u r e . — La vallée de l'Amazone est si riche en produits naturels, et sa population est si insignifiante qu'on n'y fait de l'agriculture que pour les besoins l o c a u x . On comprend bien qu'il vaut mieux récolter le caoutchouc, le cacao, la vanille, les châtaignes ou toucas, la salsepareille, l'ipécacuanha et les autres produits d'une haute valeur que de se d o n n e r la peine de labourer la terre. Mais tous les produits de l'équateur et des tropiques réussissent prodigieusement dans les terres drainées et irriguées par l'Amazone et par ses innombrables confluents. Ainsi l'indigo, la canelle, les girofles, les piments de l'Inde et de Cayenne, le poivre, etc. peuvent être cultivés c o m m e dans leur pays natif ; le Manioc, qui donne le meilleur tapioca, et les mais, ont été cultivés par les aborigènes, même avant la dé-


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