Le Brésil en 1889. Partie 1

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LE

BRÉSIL

EN

1889.

Le 19 février 1868, avant le jour, six petits cuirassés brésiliens, commandés p a r Delphim de Carvalho, forcèrent les batteries d'Humaïtá, pendant que toute l'escadre de l'amiral Inhaúma bombardait les fortifications ennemies, et que Caxias prenait d'assaut Reducto Cierva, ou Establecimiento. Dès lors, Lopez ne se sentit plus en sécurité à Humaïtá, et, ayant essayé sans succès u n abordage contre les grands cuirassés brésiliens à l'ancre devant Rio d'Oro, en aval d'Humaïtá (2 mars), il traversa le fleuve en face de cette forteresse, avec u n e partie de son armée, pour aller organiser de nouvelles défenses sur le Tebicuary. Caxias s'empara des lignes de Curupaïty, Sauce, Rojas et Espinillo (21 mars), puis força la garnison d'Humaïtá à se réfugier sur la rive droite du Paraguay, où, après plusieurs jours de combat sur la Laguna Verá, elle mit bas les armes à Isla-Poí (5 août). Marchant ensuite vers le nord, il s'empara des fortifications du Tebicuary, et arriva à Palmas, devant de nouvelles lignes de défense élevées par l'ennemi sur la rive droite du Pikysyry, et protégées par des marais, qu'il ne put ni attaquer de front, ni tourner. Il fit alors construire, sur la rive droite du Paraguay (Chaco), une sorte de chaussée traversant des forêts inondées par les eaux du fleuve, et, laissant à Palmas les Argentins et Urugayens, ainsi qu'une division de son armée, il conduisit par cette route 18.000 Brésil i e n s , qui, transportés par les cuirassés, débarquèrent sur les derrières des ouvrages ennemis. Là il gagna sur le genéral Caballero les batailles du P o n t d'itôróró (6 décembre) et d'Avay (11 décembre), et dix j o u r s après il commença l'attaque des r e t r a n c h e m e n t s de Lopez à Lomas Valentinas, nom sous lequel sont désignées les collines de Itá-Ibaté et de Cumbarity. Le même j o u r (21 décembre) il s'emparait de la ligne du Pikysyry, d'une 1

effet, la lutte que soutient le Brésil n'a aucun caractère égoïste ; dans sa querelle a v e c le Paraguay, le peuple brésilien doit être regardé c o m m e le porte-drapeau de la civilisation. Tout ce que je sais de cette guerre m'a c o n v a i n c u qu'elle a été entreprise par des motifs honorables, et qu'en laissant de côté les petites intrigues des individus, inévitable suite de ces grands m o u v e m e n t s , elle est conduite dans u n esprit de désintéressement absolu. Le Brésil, dans cette lutte, mérite la s y m p a t h i e du m o n d e civilisé ; ce qu'il attaque, c'est une organisation t y r a n n i q u e demi-cléricale et demi-militaire qui, en prenant le titre de République, déshonore le b e a u n o m qu'elle usurpe. » 1. Effectif de l'armée alliée le 5 décembre 1868 : Brésiliens, 21.666 (sans compter 911 restés à Humaïtá) : Argentins, 4,300 ; Uruguayens, 300. Total : 29.266. Effectif de l'armée de Lopez : corps du général Caballero, 6.600 h o m m e s : retranchements de Lomas Valentinas et du P i k y s y r y , 13.000 ; Angostura, 1.300 ; renforts arrivés, 1.600 h o m m e s . Total : 22.500 h o m m e s .


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