Le Brésil en 1889. Partie 1

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1857), pendant lequel la séparation des deux partis commença à se faire de nouveau par l'opposition d'un grand nombre de conservateurs . En 1857 le Brésil se p r é p a r a à la guerre contre le dictateur Carlos Lopez qui s'obstinait à refuser la libre communication, par la voie fluviale du Paraguay, entre la province brésilienne de Matto-Grosso et le littoral de l'Empire. Le traité du 12 février 1858, signé à l'Assomption , assura la liberté de la navigation sur le Paraguay non seulement au Brésil mais à toutes les autres p u i s sances. Du 12 décembre 1858 au 24 mai 1862, trois cabinets conservateurs se succédèrent : Abaeté (12 décembre), Ferraz (10 août 1859) et Caxias (3 m a r s 1861). P e n d a n t ce dernier ministère un grand n o m b r e de conservateurs, — Zacarias de Vasconcellos, Olinda, Nabuco, Saraiva, et plusieurs autres, — s'allièrent à l'opposition et assurèrent l'avènement des libéraux, qui occupèrent le pouvoir depuis le 24 mai 1862 j u s q u ' a u 16 juillet 1868, sous les ministères de Zacarias de Vasconcellos (24 mai 1862), du marquis d'Olinda (30 mai 1862), de Zacarias (15 janvier 1864), de F u r t a d o (31 août 1864), d'Olinda (12 mai 1865) et de Zacarias (3 août 1866). Cette période est signalée par une nouvelle intervention brésilienne d a n s l'Uruguay, par la guerre du Paraguay, par les luttes entre les deux fractions du nouveau parti libéral, c'est-à-dire entre les libéraux historiques dirigés par Theophilo Ottoni et leur nouveaux alliés, et par le commencem e n t de la propagande en faveur de l'abolition graduelle de l'esclavage. Le 7 septembre 1867 le Brésil ouvrit au commerce étranger l'Amazone et u n e partie de ses affluents, ainsi que le São-Francisco j u s q u ' à Penedo (décret du 7 décembre 1866). 1

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En 1864, les réclamations du gouvernement impérial (ultimatum du 4 août, du ministre Saraiva), ayant été repoussées p a r le gouvernement de la République Orientale de l'Uruguay, qui était entre les mains du parti bianco, le Brésil reconnut comme belligérant le général Venancio Flores, chef du parti Colorado, qui, 1. « La première partie du programme accomplie dans les v i n g t dernières années », a dit en 1839 Charles de Ribeyrolles, « fut u n e oeuvre utile: il fallait constituer l'unité du pays et n e point le laisser t o m b e r en satrapies fédéralistes ou maritimes. Si l'on veut être un peuple, il faut d'abord être u n e patrie. » (Ribeyrolles, Le Brésil pittoresque ; Rio, 1839, t. III, page 140.) 2. Plénipotentiaires : du Brésil, le conseiller Silva-Paranhos, depuis v i c o m t e de Rio-Branco ; du Paraguay, le général François Solano Lopez, depuis dictateur.


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