Le Brésil en 1889. Partie 1

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LE

BRÉSIL

EN

1889.

Le marquis d'Olinda, en divergence d'idées avec tous ses collègues et avec l'empereur au sujet de la politique à suivre visà-vis du dictateur argentin Rosas, quitta le cabinet (6 octobre 1849) et fut remplacé dans la présidence du conseil par le marquis de Monte-Alegre (Costa Carvalho). Le portefeuille des affaires étrangères fut confié au conseiller Paulino de Souza, depuis vicomte d ' U r u g u a y . C'est alors que le Brésil signa avec la République Orientale de l'Uruguay, dont le r e p r é s e n t a n t à Rio était Andrés Lamas, et les Etats de l'Entre-Rios et de Corrientes, les traités d'alliance de 1851, qui assurèrent la victoire des libéraux des républiques de Plata, la liberté de la navigation dans les affluents de ce fleuve, et l'indépendance de l'Uruguay et du Paraguay. Carneiro Leão, depuis marquis de Paraná, fut envoyé à lá Plata p a r l'empereur, comme son représentant auprès des gouvernements alliés. 1

Le gouvernement de l'Uruguay était réduit à la ville de Montevidéo, assiégée depuis 1842 par une armée argentine ayant pour chef le général Oribe. En 1851 le maréchal de Caxias, à la tête de 20.000 Brésiliens, et Urquiza, à la tête de l'armée de l'Entre-Rios, envahirent l'Uruguay, tandis que l'escadre impériale, dirigée par l'amiral Grenfell, menaçait Buenos-Aires et protégeait le passage des troupes de l'armée alliée. Oribe capitula (19 octobre), Grenfell força les batteries de Tonelero, dans le Paraná (17 décembre), et la principale armée des alliés marcha sur Buenos-Aires. La bataille de Monte-Caseros (3 février 1852) mit u n terme à la tyrannie de « Rosas qui opprimait depuis vingt-trois ans les peuples de la Plata. Le dictateur argentin, chassé du pays, se réfugia en A n g l e t e r r e . 2

portation. La p e n s é e n'y est point justiciable de la police, saisie en douane, suspecte, marquée. L'âme est libre dans toutes ses confessions, et le citoyen dans tous s e s m o u v e m e n t s . La raison d'Etat chôme. Et cela pourquoi ? parce que D o m Pedro II a mis la Majesé n o n dans la prérogative, n o n dans la personne, mais dans le caractère, dans les œ u v r e s ; parce que l'esprit g é n é ral du pays est tolérance, conciliation, sociabilité ; parce que le catholicisme l u i - m ê m e , quoique ayant privilège d'Etat, n'ose plus y jongler de l'anathème et de la foudre » (RIBEYROLLES, Le Brésil Pittoresque, Rio de Janeiro, 1839, tome I , p. 141). 1. Né à Paris le 4 octobre 1807, mort à Rio le 15 juillet 1866. 2. L'Annuaire de la Revue des Deux-Mondes, de 1852, a apprécié e n ces termes le rôle du Brésil : — « On ne saurait méconnaître l'habileté et la v i g u e u r que le cabinet de Rio-de-Janeiro a m i s e s à conduire cette affaire. C'est pour lui u n incontestable s u c c è s , d'autant plus flatteur pour l'esprit national, que le Brésil a la r e s s o u r c e de se dire qu'il a réussi là où les g o u v e r n e m e n t s les p l u s puissants de l'Europe ont échoué. » — On sait que le dictateur Rosas avait eu des démêlés avec la France et l'Angleterre. La France er


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