DE
ROBIN
JOUET.
317
maruba, quelques morceaux d'une pâte blanche et mince ressemblant à de grosses crêpes qu'elle n o m mait cassave,
et
enfin
une fiole de sirop de sucre.
Cela fait, elle nettoya tout sur mon r a d e a u , jeta au fleuve ce qui restait des carcasses pourries de mes pensionnaires, fit du feu, mit à chauffer de l'eau , puis du bouillon; en u n m o t , s'installa et installa tout sur mon radeau, comme une ménagère de vieux garçon p r e n a n t possession de son emploi. L'enfant, cep e n d a n t , était retourné sur son canot, et de là regardait faire sa mère avec le plus grand sang-froid, sans même paraître penser à l'aider. Quand elle eut tout rangé à son g r é , elle revint au chevet de mon lit d ' h e r b e s , s'assit sur les talons à la manière indienne, et, sur m a demande réitérée de me dire qui elle était, et de quelle façon elle m'avait découvert, me raconta ce qui suit : « Elle était de Cayenne, de la cité m ê m e , comme elle disait. Son père était m u l â t r e , et sa mère métisse. Elle avait été élevée sur le bord de la rivière Approua g u e , dans l'habitation de la famille L a g r a n g e , une des premières familles de la Guyane. Là on l'appelait Alida, du nom de sa mère. A quinze a n s , elle avait suivi son m a r i , J o s é - F r a n ç o i s de R i c a r d , un blanc de Cayenne établi à Mapa, sur le territoire dit