Les aventures de Robin Jouet. Guyane française.Partie 2

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DE

ROBIN

JOUET.

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Mon île s'en allait comme s'en étaient allées mes deux voisines , comme avaient dû en partir bien d'autres plus grandes et plus vieilles , à en j u g e r p a r l'avalanche d'arbres de boue que j'avais vue passer la veille. Je ne pouvais point y rester, à peine d'y trouver , peut-être dans la journée m ê m e , le sort des animaux que j'entendais gémir autour de moi. A tout prix je devais g a g n e r mon radeau. J'essayai de me mettre en marche à travers la p l a i n e ; m a i s , au dixième p a s , j'entrai j u s q u ' a u ventre. S i , grâce à mon fusil, je n'étais point parvenu à trouver une racine qui me permit de retourner dessus j u s q u ' à mon massif, je crois que toutes mes caravanes eussent été finies. Sans trop m'effrayer ni me d é c o u r a g e r , je revins à m o n arbre. J'avais retenu d'un r o m a n de voyage dans l'Amérique du Sud, que, des chasseurs, tombés dans des boues de l'Amazone, s'en étaient tirés à l'aide de planches. De p l u s , j'avais vu à P a r i s , chez un de mes amis, des raquettes en peau de r e n n e , qu'il avait rapportées du C a n a d a , où les habitants s'attachent ces raquettes aux pieds, comme les Hollandais s'attachent des p a t i n s , et de cette manière marchent

sur

des masses de neige sans

entrer

dedans. Ces deux souvenirs, se combinant presque


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