Les aventures de Robin Jouet. Guyane française.Partie 2

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DE

ROBIN

JOUET.

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pris pour une montagne de neige. Une autre était si pleine de p e r r o q u e t s , qu'au m o m e n t où nous passâmes contre elle il en sortit des bandes qui faisaient ombre sur la m e r , comme de gros nuages. Cela m'expliqua les convois d'oiseaux naufragés passant devant mon île lors du raz de marée. Les animaux sont comme les h o m m e s : à certaines époques surtout, ils vivent par troupes amoncelées et vont chaque soir coucher au m ê m e endroit, sans se tromper de gîte. Il n'y a m ê m e pas besoin d'aller en Amérique pour voir cela : chez n o u s , quand l'hiver arrive, les perdrix, les corneilles, les moineaux, etc., presque tous font bandes et vont dormir, les uns sur u n buisson, les autres sur les arbres d'un parc ou dans un coin de plaine. Soir ou m a t i n , on est sûr de trouver chaque espèce réunie à la m ê m e place que la veille. Les seules différences entre ici et l à - b a s , c'est que dans la chaude et vierge Amérique les oiseaux sont plus beaux et qu'ils sont dix mille au lieu de dix. A p a r t cela, il en est pour eux i c i - b a s , comme pour les hommes : à considérer les choses d ' u n peu h a u t , l'existence générale est toujours à peu près la m ê m e p o u r chaque espèce d'êtres. L à - b a s , comme chez nous, ce sont toujours des oiseaux avec des besoins et des m œ u r s d'oiseaux.


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