Les aventures de Robin Jouet. Guyane française.Partie 2

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AVENTURES

aussi vite que possible, le tronc du supplicié. Mais les caïmans avaient vu et peut-être senti de la chair vivante, de la chair h u m a i n e ! Toute leur b a n d e , convergeant comme une flottille vers le tronc qui fuyait devant elle, se prit à le suivre à toute vitesse. On voyait leurs têtes aux gros yeux saillants de lézards fendre l'eau et avancer rapides, ainsi que des proues de canots. Il y en avait de toutes tailles, depuis des petits, nageant à côté de leurs mères, presque aussi grêles que des brochets de nos étangs, j u s q u ' à des monstrueux, qui étaient plus gros que le tronc d'arbre du supplice. Quand les hommes des canots remorqueurs j u gèrent que leur victime était assez près du rivage pour laisser le drame se jouer, ils s'arrêtèrent court. Aussitôt la curée commença féroce, a c h a r n é e , comme celle d'une meute sur une bête tombée loin des veneurs. En moins d'une minute les plus gros arrivèrent contre le tronc, à le toucher. Le premier parvenu sortant de l'eau son affreuse g u e u l e , ouverte comme un gouffre, s'élança sur l'arbre. Mais il avait mal calculé son effort a p p a r e m m e n t ; car il n'arriva pas j u s q u ' a u captif, q u i , protégé p a r les bords du tronc, ne reçut aucune blessure. La bête i m m o n d e retomba


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