Les aventures de Robin Jouet. Guyane française.Partie 2

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DE

ROBIN

JOUET.

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toute m a vie, et je suis heureux de le rappeler en ces lignes qui seront pour elle, j'espère, comme un souvenir reconnaissant. De p l u s , l'impatience que j'éprouvais de ne me guérir pas aussi vite que je voulais contribuait encore à retarder m a guérison. Comme mes forces ne me revenaient que peu ou point, j'essayais sans cesse de m a n g e r , et je prenais remèdes sur remèdes, souvent malgré mes hôtes qui n'osaient pas me refuser. Des rechutes pour ainsi dire incessantes résultaient de cette façon de me soigner, et au bout de trois mois de maladie je n'étais guère en meilleur état que le premier j o u r . Chaque fois que j'essayais de marcher, les souffrances me reprenaient de plus belle, et q u a n d , domptant la douleur, je marchais malgré tout appuyé sur l'épaule d'un voisin, m a faiblesse était si grande que j'étais obligé de me recoucher presque aussitôt. Je mourais littéralement un peu chaque j o u r , et j'avais si bien l'air d'un m o r t , que lorsque j'essayais de m a r c h e r j'entendais les enfants du carbet se dire les uns aux autres en parlant de moi : « Mira, m i r a , voilà le drap qui m a r c h e . Le blanc mort est ressuscité. » Bref, de rechute en rechute, t o u r n a n t ainsi dans


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