Les aventures de Robin Jouet. Guyane française.Partie 2

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LES

AVENTURES

m o i , de telle façon q u ' à certains j o u r s , en voyant le peu d'améliorations que j'éprouvais, je désespérais d'être j a m a i s en état de g a g n e r Cayenne. C'est si long et si souvent mortel la dyssenterie en pays chauds. Il faut avoir passé par là pour se rendre bien compte de ses dangers. Ainsi, dans l'Amérique du S u d , par exemple, elle dure parfois six mois, u n an m ê m e , pendant lesquels on se voit périr et s'en aller peu à p e u , sans que rien y fasse. A elle seule elle tue plus de blancs et presque autant d'Indiens que toutes les autres maladies ensemble, y compris l'homicide fièvre j a u n e . C'est de son contact délétère que l'émigrant doit se préserver avant tout p a r des soins incessants d'hygiène. Dans q u e l q u e s - u n e s de ces contrées à peine façonnées, basses, brûlantes, humides,

malsaines m ê m e pour les

quadrupèdes

sauvages,

comme la partie de la Guyane dont je

parle ici, tout Européen fortement saisi p a r ce mal est presque toujours p e r d u . C'est miracle qu'atteint comme je l'étais j'aie pu échapper à la mort. A coup sûr, si je n'ai pas laissé mes os sur ces plaines, je le dois à mes hôtes et surtout à m o n hôtesse Alida. Après la Providence, c'est elle qui a le plus contribué à me sauver, n o n - s e u l e m e n t par son intervention, mais par ses soins incessants. Je m ' e n souviendrai


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