Les aventures de Robin Jouet. Guyane française.Partie 2

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LES

AVENTURES

rien faire que la défendre au besoin. Q u a n t aux h o m m e s , à l'instar des gamoristes napolitains ou des chercheurs de grosses dots des autres pays, leur unique désir paraît être de vivre aux dépens de leurs femmes. C'est probablement à ces m œ u r s que les Indiennes doivent l'infériorité physique et m ê m e intellectuelle qui les caractérise en général. Dès l'enfance,

sans

repos, avec excès, avec une sorte de passion de devoir à remplir, elles pratiquent les travaux manuels les plus d u r s , en m ê m e temps que leurs fonctions d'épouses ou de mères. Or cette vie trop forte p o u r elles les fane, les épuise avant l'âge, et je crois m ê m e les fait m o u r i r plus jeunes que les h o m m e s en général. On dirait qu'hébétées de travail, la p l u p a r t d'entre elles se sont déshabituées de penser, ne vivent plus guère que d ' u n e vie machinale et meurent dès qu'elles ne peuvent plus l'exercer. Sans b e a u t é , sans rayonnements d'aucune sorte sur le visage, courbées dès leur jeunesse, vieilles avant trente ans, presque toutes les femmes indiennes de notre carbet faisaient contraste, sous ce r a p p o r t , avec les mulâtresses. Tandis que ces dernières prenaient chaque j o u r du bon temps d'une façon ou de l ' a u t r e , et vivaient au milieu de nous un peu


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