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LES
AVENTURES
sils à p i e r r e , aussi dangereux pour les chasseurs que pour les chassés; d'arcs et de flèches servant surtout à p ê c h e r ; de sarbacanes, avec leurs flèches empoisonnées au curaré; de filets ressemblant assez aux vastes filets des Napolitains; d'hameçons de toutes tailles, excepté des petits; de pagaies, de m â t s , de voiles, d'agrès,
et enfin
de bateaux de
maintes
formes, depuis le simple canot d'Indien que je vous ai décrit, j u s q u ' à la coberta du Brésil, magnifiquement peinte et si compliquée qu'on eût dit
une
jonque de la vieille Chine. La principale occupation de tout le m o n d e , e t , pour ainsi dire, la base de l'existence c o m m u n e , était la pêche. La troupe entière, sans exception, vivait de poissons ou produits de poissons, mangés, échangés ou v e n d u s , selon la pêche ou l'acheteur. Les uns, le plus petit n o m b r e , pêchaient tout simplement à la ligne, mais sans plombs, plumes ni liéges d'aucune sorte, avec un hameçon et une simple corde. D'autres, armés de flèches, rôdaient çà et là en c a n o t , et fléchaient les poissons qui venaient jouer à la surface de l'eau. Ils étaient pour cela d'une adresse merveilleuse, choisissaient leur victime entre dix, la frappaient où ils voulaient, et presque toujours finissaient par s'en emparer.