Les aventures de Robin Jouet. Guyane française.Partie 2

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LES

AVENTURES

foudre s'était formé. La m e r allait rapide, j a u n e , écumeuse, encore bien plus que pendant les marées. J'est i m a i , d'après la vitesse de ses épaves, qu'elle devait courir dix ou douze n œ u d s à l'heure. Après s'être divisé comme les vagues qui le précédaient pour passer aux deux côtés de l'île, ce courant tourna tout entier sur m a g a u c h e , vers le sud-est, dans la direction des deux petites îles voisines de la mienne et par d e l à , dans le l a r g e , à la suite de ses flots avantcoureurs. P e n d a n t quelque temps j ' e x a m i n a i , sans me déranger, cette espèce de torrent de m e r que j'entendais battre les arbres du rivage; mais je réfléchis qu'il passait précisément du côté d'une petite baie au fond de laquelle j'avais construit un h a n g a r en b r a n chages, qui me servait à la fois de havre et de maison de pêche. C'était là que je resserrais mon radeau, mon filet, mes lignes, tous mes ustensiles maritimes, en u n mot. Or, bien que j'eusse établi ce h a n g a r sous les palétuviers, afin qu'il se trouvât garanti par eux contre les v a g u e s , l ' O c é a n , ce j o u r - l à , me parut capable de casser les a m a r r e s et de tout emporter : je descendis de m o n observatoire, et partis dans la direction de la baie. Je m ' e m b a r q u a i s toujours là pour pêcher ou aller


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