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LES
AVENTURES
il m'avait touché à plusieurs reprises. L'air, en certains endroits, était rempli de petites mouches noirâtres
qui
tourbillonnaient
autour
des
quelques
feuilles vertes que m o n arbre portait encore. Ma tête reposait sur une de ces branches à feuilles.
Les
mouches volaient autour de m a tête. L'engoulevent était venu là pour m a n g e r les mouches. Il m'avait effleuré en passant, par h a s a r d , ou par curiosité, afin de j u g e r au toucher de ses plumes
l'étrange
apparition survenue dans ces solitudes, son domaine peut-être! Et moi, sous le coup de ma frayeur irréfléchie, je l'avais tué. Mais c'est le sort! Tous les êtres d'essences différentes se tuent et se dévorent les uns les autres dans la nature. Les mouches m a n g e n t les feuilles ou vivent d'elles d'une façon quelconque.
L'engoulevent
m a n g e les mouches. L ' h o m m e détruit les feuilles et mange
l'engoulevent.
Cet
oiseau
de
crépuscule,
inoffensif et plus utile que nuisible, est même en tous pays un des meilleurs gibiers qu'on puisse trouver. A certaines époques, sa chair a le goût et l'apparence de la chair d'une caille grasse dans son meilleur moment. Le roi Charles X faisait m ê m e , d i t - o n , g a r d e r pour sa table tous ceux qu'on tuait dans ses chasses. Le reste du gibier était distribué