Les aventures de Robin Jouet. Guyane française. Partie 1

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DE

ROBIN

JOUET.

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l'entre-pont, où la chaleur devenait de plus en plus étouffante à mesure que nous approchions de la ligne, je transportai dans mon nid tout m o n bazar,

comme

disent les m a r i n s , c ' e s t - à - d i r e tout ce que je possédais à bord. Or, bien que simple soldat, j ' a v a i s , comme chass e u r - p ê c h e u r , un bazar royal. Ma mère et mes deux beaux-frères m'avaient outillé pour dix ans. P l o m b , balles, p o u d r e , poudrière, h a m e ç o n s , lignes, etc., j'emportais d'objets de ce genre une grande malle pleine. Joignez à cela un beau fusil de chasse à deux coups et des vêtements à revendre. Je transportai le tout dans m a nouvelle cabine, ainsi que mon fusil de m u n i t i o n , mon s a b r e , m a giberne et j u s q u ' à mon sac de soldat. De cette façon, j'avais toutes mes affaires sous la m a i n , et n'étais plus obligé de paraître sur le pont qu'aux heures des repas. Grâce à cette situation exceptionnelle, les journées, voire m ê m e les soirées, ces grandes monotonies du bord, passaient assez vite. Bien que nous fussions en m e r depuis plus de deux mois, par suite de calmes prolongés qui nous avaient retenus pendant quinze jours aux environs du tropique, je ne m'étais pas encore ennuyé un seul instant. Cependant j'avoue


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