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LES
AVENTURES
notre entrée dans l'Océan. A peine
de loin
en
loin apercevions-nous l'un d'eux passant à l'horizon lointain, emporté dans le vent à toute vitesse, comme s'il avait hâte de regagner une plage où dormir. Une ou deux fois nous vîmes se lever devant nous quelques grèbes de mer, à apparences noirâtres et à ailes courtes. Ils partirent en rasant la v a g u e , volant droit comme des cailles, se remirent à l'eau au bout d'une ou deux centaines de m è t r e s , et là disparurent à nos regards. Les oiseaux que nous vîmes en plus g r a n d n o m b r e , et qui surtout suivirent le bâtiment avec le plus de constance, furent des alcyons. Grisâtres, tachetés de r o u g e - n o i r , un peu à la façon des bécasses, gros comme de grosses hirondelles, ils volaient,
ainsi
qu'elles , en planant à raser le flot. Nous en avions parfois cinq ou six à l'arrière du n a v i r e , dans son sillage, où ils nous suivaient avec une facilité de vol presque prodigieuse. Souvent nous leur jetions des papiers ou des débris de bois. Ils s'en venaient voltiger au-dessus de chacun d'eux, p o u r voir s'il recélait une pâture. Mais ils l'abandonnaient
presque
aussitôt, à moins qu'il ne contînt quelques parcelles de viande , auquel cas nous les apercevions se poser dessus les ailes étendues.
Ils restaient là pendant